L'association ECHO des handicapés basée à Tazmalt compte 400 adhérents issus des daïras de Tazmalt et Ighil Ali. Elle s'escrime avec beaucoup de panache et très peu de moyens à extraire cette catégorie de personnes de l'écume des souffrances. ECHO, qui active depuis l'année 2008, regroupe, en sus des handicapés moteurs, des malvoyants, des malades mentaux et des inadaptés mentaux. Conseils, informations, orientation et suivi psychologique sont assurés en permanence par une jeune équipe de psychologues. Les adhérents ont également droit à des séances d'animation et à des excursions périodiques. A la faveur d'une convention signée entre ECHO et le CFPA de Tazmalt, des ateliers de formation encadrés par des éducatrices spécialisées y sont tenus depuis une année au profit des handicapés. Des formations en peinture sur soie, pâte chimique et autre macramé, qui seront sanctionnées par des certificats de qualification. Ces sésames, escompte-t-on, ouvriront les portes de l'insertion professionnelle à ces jeunes handicapés. «Le nombre de stagiaires admis à ces formations est très limité en raison de l'exiguïté des locaux», souligne Mr. Messaoudi, membre de l'association. Des cours de soutien sont, par ailleurs, organisés à l'intention des élèves handicapés. «Ces cours concernent tous les cycles et tous les niveaux scolaires», atteste notre interlocuteur. Cependant, l'activité de l'association est contrariée par le problème d'argent, ce nerf de la guerre qui fait cruellement défaut. «Notre salut, on le doit surtout à la générosité des donateurs privés et au précieux concours des collectivités locales», affirment les responsables d'ECHO qui n'omettent pas au passage, de mettre en exergue l'inadéquation entre le montant de la subvention octroyée par l'Etat et les besoins de l'association. L'autre défi d'ECHO est de parvenir à convaincre les 459 handicapés de Tazmalt non encore structurés à intégrer les rangs de l'association. Un travail de bénédictin quand on sait que le handicap est bien souvent entaché d'une connotation péjorative et la personne handicapée victime de préjugés tenaces. «Il y a des handicapés qui sont victimes de mépris et de ségrégation au sein même de leurs familles», déplore un psychologue de l'association. S'agissant des projets d'avenir, ECHO ambitionne, selon ses animateurs, de créer un centre psychopédagogique à Tazmalt. D'autant plus, nous disent-ils, que des bienfaiteurs privés sont prêts à mettre la main à la poche pour donner un contenu concret à ce projet. Pour l'heure, «l'association est en négociation avec les responsables de l'APC de Tazmalt pour l'affectation d'un terrain d'assiette», soutient Mr. Messaoudi.