Une virée à la Safex pour admirer les belles mécaniques et assouvir sa curiosité. La LFC 2009 a privé la couche moyenne algérienne de posséder son propre « carrosse ». Grande affluence durant le week-end au Salon de l'automobile d'Alger, selon certains concessionnaires ; pas assez « de monde », selon d'autres, les avis diffèrent d'un stand à l'autre de cette manifestation. Ce qui est sûr et certain, c'est que les parkings de la Safex ont affiché complet, hier dès 11h, et des embouteillages ont été signalés à plusieurs kilomètres de l'entrée du salon. « Ce sont des particuliers et des familles qui veulent fuir l'ennui. C'est pour cette raison qu'ils sont venus au Salon de l'automobile uniquement pour se divertir et ‘‘zyeuter'' les bolides », a déclaré un habitué. Un autre trouve qu'il est tout a fait normal qu'il y ait autant de monde pour ce Salon de l'automobile, puisque, ajoute notre interlocuteur, il y a un manque de lieu de loisirs, en plus « les gens sont frustrés par la suppression du crédit automobile ». Cette décision, promulguée en juillet par la LFC 2009, continue de faire des ravages chez la couche moyenne et ceux qui avaient comme projet l'achat ou le renouvellement de leur véhicule. « J'étais sur le point de changer mon véhicule et d'opter pour une motorisation diesel, mais voilà que notre gouvernement, sans prendre la peine de nous consulter, promulgue une loi qui interdit le crédit automobile, c'est insensé et inhumain je pense », se désole ce visiteur. Un autre, venu en famille, trouve que cette décision risque de « tuer » le marché de l'automobile en Algérie . « Je ne suis pas venu pour acheter un véhicule dès lors que je n'ai pas les moyens financiers suffisants mais uniquement pour changer d'air », reconnaît notre interlocuteur, qui ajoute que même les prix des véhicules d'occasion ont connu une hausse vertigineuse. Chez certains concessionnaires, ce sont les véhicules de plus d'un million de dinars qui sont en train d'être écoulés. « Nous avons une forte demande sur la C4Picasso, C4 et le Berlingo », affirme Sofiane Toualbia de chez Saïda Citroën. Notre interlocuteur tient à ajouter qu'il n'y a pas trop de commandes, les modèles C1, C2 ou C3 n'ont pas connu un engouement, ce qui prouve que la classe moyenne n'a pas les moyens de se permettre un véhicule. C'est sûr qu'avec la suppression du crédit, ce sont les véhicules de moins d'un million de dinars qui sont touchés. « Nos clients n'ont pas besoin de crédit pour acheter un véhicule. Chez Nissan, l'affluence est grandiose, principalement avec la prestation du bolide GT-R, ce sont beaucoup plus des curieux qui viennent au Salon de l'automobile », affirme Yasmine Zaïback, attachée de presse du concessionnaire. Pour le volume, notre interlocutrice déclare ne pas pouvoir donner de statistiques deux à trois jours après l'ouverture du salon. « Il faut attendre la fin de cette manifestation pour voir un petit peu mieux », nous dit-elle. Mme Zaïback reconnaît qu'il y a un engouement pour l'ensemble des nouveaux modèles comme le nouveau Murano, la Tiida en version diesel ou encore la Tiida Nismo ou la Tiida Sport. « L'affluence est moins nombreuse que l'année dernière, mais durant ce week-end, il y avait du monde. Les gens sont beaucoup plus curieux qu'intéressés par le produit. D'ailleurs, on rencontre surtout des jeunes que seuls les prospectus aux griffes des bolides des grandes marques automobiles intéressent. On y vient également se rincer l'œil », assure une hôtesse. « Le Salon était l'occasion idéale pour beaucoup de citoyens afin de pouvoir acheter un véhicule par facilité. Mais depuis la suppression du crédit, nombreux sont les visiteurs qui nous ont déclaré qu'ils ne pouvaient plus supporter les transports en commun », atteste une commerciale ; quoi qu'il en soit, ce n'est que le début du Salon et les jours à venir nous diront davantage.