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Quand les mondialistes tentent d'instrumentaliser l'amazighité

Le malheur des Etats fait le bonheur du nouvel ordre mondial. Ce n'est plus un secret, le monde se dirige vers une gouvernance centralisée, présentée malicieusement comme le meilleur garant de la paix. Il s'agit d'un gouvernement mondial qui veille à l'application des lois communes dans des blocs géoéconomiques standardisés européens, un gouvernement qui n'a aucune considération de la volonté des peuples et qui ne tolère absolument pas les pouvoirs revendiquant la souveraineté nationale. En réalité, les mondialistes veulent à tout prix assurer la suprématie et la pérennité de l'oligarchie financière anglo-saxonne. Tous les chemins mènent au nouvel ordre mondial.
L'Algérie sera-t-elle broyée?
Le 12 mai 2004, la politique européenne de voisinage (PEV) a accompli un grand bond en publiant un document de stratégie où l'on pouvait lire : «Le concept qui se trouve ancré dans la politique européenne de voisinage est celui d'un cercle de pays partageant les valeurs et objectifs fondamentaux de l'Union européenne et s'engageant dans une relation de plus en plus étroite allant au-delà de la coopération, c'est-à-dire impliquant un niveau d'intégration économique et politique important.» En 2007, les Européens ont décidé de créer l'Union pour la Méditerranée, une structure complémentaire de la politique européenne de voisinage. Et là aussi, on parle d'intégration économique et politique. Deux points sont à éclaircir à propos de cette intégration machiavélique.
– Le premier point : il faut savoir que les gouvernements des pays de l'Union européenne ne sont plus les maîtres de leur destin. Aujourd'hui, ce qui a été dit par Roger Garaudy, dans son livre L'Avenir, mode d'emploi, publié aux éditions Vent du large en 1998, est vérifié : «Depuis l'acceptation du traité de Maastricht (7 février 1992), plus de 70% des décisions politiques fondamentales ne sont plus prises par le Parlement, mais par les commissions de technocrates de Bruxelles qui n'ont à répondre devant personne, sauf devant douze premiers ministres se réunissant quelques heures tous les six mois pour entériner des orientations décidant du destin de 340 millions de personnes.» La primauté du droit européen sur le droit national est confirmée par le traité de Lisbonne (13 décembre 2007). A présent, l'Union européenne peut signer des traités reconnus internationalement sans le moindre avis des citoyens.
– Le deuxième point : le principe de régionalisme est au cœur du projet européen et doit s'étendre à toute la Méditerranée. Un futur effrayant commence à se dessiner. Selon le professeur Pierre Hillard, auteur du livre La Marche irrésistible du nouvel ordre mondial, paru au éditions François-Xavier de Guibert en 2007 : «Désormais, la ‘‘région-Etat'' se pare d'une autonomie politique de plus en plus grande dans les domaines qui touchent l'administration, la justice, les systèmes bancaire et postaux ou encore l'éducation, cette dernière devenant de plus en plus — quoi qu'en disent les autorités officielles — une éducation régionale. Or, ces instances politiques régionales sont conduites à traiter directement avec les instances supranationales de Bruxelles en court-circuitant l'autorité nationale.»
La régionalisation de l'Europe, il faut le noter, est entièrement en faveur des Etats-uniens qui ne trouveront aucun mal à tisser des liens directs avec les communautés autonomes grâce au Conseil économique transatlantique créé le 30 avril 2007. Par conséquent, ce qu'il en ressort, c'est qu'on essaye de faire subir au pays de la rive sud de la Méditerranée le même sort que celui des pays de l'Union européenne. C'est-à-dire broyer les Etats entre l'union supranationale et les communautés autonomes. En ce qui concerne l'Algérie, les mondialistes tentent d'utiliser l'amazighité comme cheval de Troie qui permettra d'imposer l'Etat-régions et par ricochet pulvériser l'Etat à moyen terme.
La Catalogne, un modèle pour comprendre l'avenir
Selon la Constitution espagnole de décembre 1978, la Catalogne est soumise à un statut d'autonomie régionale. L'article 148 et 149 donne à chacune des communautés autonomes espagnoles la possibilité de réaliser la politique publique qu'elle souhaite à condition de ne pas heurter l'autorité centrale. Mais les ambitieux croissants de certains dirigeants catalans ont franchi toutes les lignes rouges. A l'heure qu'il est, ils souhaitent l'indépendance de la Catalogne. En pleine crise économique et sociale qui paralyse l'Espagne, le gouvernement autonome de Catalogne vient de déclarer que l'indépendance de sa région est un objectif politique important. Le sentiment indépendantiste gagne du terrain depuis quelques années déjà. Le 7 mars 2009, 10 000 personnes se sont manifestées à Bruxelles réclamant la Catalogne prochain Etat européen. Le 13 décembre 2009, un référendum symbolique a été organisé par des associations favorables à l'indépendance de la Catalogne.
Un tiers des électeurs catalans ont afflué vers les urnes. Résultat : le «oui» l'a emporté largement.Comment en est-on arrivé là ? Le professeur Pierre Hillard avait prédit tous ça, il y a quelques années. Sa réponse à cette question est claire : «A partir du moment où une communauté obtient une facilité dans sa gestion interne, les autres entités régionales font pression pour obtenir des droits similaires. Le principe de ping-pong permanant entre les communautés autonomes ayant obtenu gain de cause et celles restées sur leur faim est une source permanente de conflit qui prend une ampleur d'autant plus grande que la politique européenne en faveur des régions aiguisent les appétits. (…) Les conséquences inévitables du renforcement politique et linguistique de ces communautés autonomes entraînent une désaffection croissante des citoyens espagnols d'origine catalane ou basque à l'égard de la constitution de 1978.»
En Algérie, actuellement, certains de nos concitoyens croient naïvement que l'organisation politique ethniciste est le modèle idéal de la gestion de l'Etat. Leur souci majeur est la protection des droits des minorités, mais les mondialistes en profitent. Le projet Etat-régions n'a rien d'original ; on omet volontairement de révéler les conséquences dramatiques pour les pays qui l'ont adopté. A vrai dire, les mondialistes veulent instrumentaliser l'amazighité afin de vider l'Etat nation algérien de son contenu régalien au profit des régions qui seront par la suite assujetties à des structures supranationales.
Tyrannie mondialiste
L'histoire nous enseigne que l'identité arabo-berbère est le rempart des Algériens contre le nouvel ordre mondial. La colonisation française a été contrée dès les premiers jours par Fathma n'Soumer et l'Emir Abdelkader. Il est une évidence que la révolution algérienne a été menée par tous les Algériens amazighs et arabes. La solidarité entre les citoyens algériens n'a jamais cessé de repairer, l'Algérie est sortie du tunnel de la décennie noire grâce à la lutte de ses braves citoyens journalistes, universitaires, hommes de culture, policiers, militaires, etc. C'est grâce à l'union de ses enfants qu'elle a échappé au calvaire. Les mondialistes ont misé gros sur l'ignorance de certains de nos concitoyens, mais ils n'ont pas réussi à déchirer le pays. En comptant sur la lucidité du peuple, l'Etat algérien réussira à surmonter les séquelles.
Mais nous devons nourrir en nous cette lucidité en gardant un regard critique sur nos actions culturelles et socioéconomiques, sans démagogie. Nous devons donc boucher toutes les failles susceptibles d'être exploitées par les mondialistes. Non seulement la réconciliation du peuple est nécessaire, mais le combat contre l'impunité est aussi nécessaire. L'activation d'importants projets qui trainent est cruciale, notamment le HCA (Haut commissariat à l'amazighité), le HCI (Haut conseil islamique) et l'OCRC (Office central de répression de la corruption). Enfin, il est du devoir de tout intellectuel de faire face aux idées mondialistes qu'on essaye d'introduire dans notre culture arabo-berbère au nom l'arabicité et de l'amazighité.


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