En raison du gel de toute activité, aussi bien économique que sociale, pendant 8 ans, aucun projet d'habitation n'a été lancé. Même ceux qui étaient en cours de réalisation ont été interrompus subitement. Le projet relatif à la fameuse nouvelle ville a eu pour effet de rassurer ses habitants, qui étaient justement à la recherche de logements. Ce rêve n'a pas duré longtemps, laissant place à une triste réalité : ni nouvelle ville en perspective, encore moins de nouveaux projets dans l'ancien Hassi Messaoud. La génération pionnière des années 1970 et 1980 a, quant à elle, bénéficié de l'aide de l'Etat et celle des entreprises pétrolières pour l'obtention de logements sociaux ou de fonction. Par contre, elle a vu ses enfants grandir et fonder leur foyer sans pour autant pouvoir quitter le cocon familial, eu égard aux difficultés pour trouver un toit. Les plus chanceux ont pu s'acheter, après des années passées en location, des logements. Compte tenu des prix exorbitants pratiqué par les spéculateurs à Hassi Messaoud, d'autres ont préféré se rabattre sur les nouvelles cités construites au niveau de la ville de Ouargla, notamment au quartier d'El Khafji. D'autres, faisant feu de tout bois, se débrouillent pour construire un toit sur la moindre parcelle jouxtant la maison familiale. Un phénomène devenu à la mode de nos jours. Questionnés à ce sujet, certains répondent avec nonchalance : «De toute façon c'est le problème de tout le monde, il ne s'agit pas d'un problème individuel, si mon voisin veut construire derrière ou devant sa maison un R +5, ça ne me dérangerait pas.» «J'ai 5 enfants en âge de se marier, la demeure familiale comprend deux chambres et un séjour, mes enfants ont la chance de travailler à Hassi Messaoud mais n'arrivent pourtant pas à s'acheter une maison, encore moins à louer un appartement, vu les prix pratiqués à Hassi Messaoud, et qui oscillent entre 20 et 35 mille dinars par mois.» Pour la jeune génération, qui voudrait voler de ses propres ailes, loin du cocon familial, il est nécessaire de lancer de nouveaux projets de logements. Désabusé, un citoyen lance à ce propos : «Qu'ils ne s'amusent surtout pas à nous dire qu'il n'y a pas de terrains d'assiette, nous ne sommes pas à Alger, nous sommes au Sud, les terrains ce n'est pas ce qui manque ici !» Aux dernières nouvelles, l'on apprend qu'un projet de plus 4000 habitations devrait être lancé prochainement dans la zone séparant le grand quartier d'Elhaïcha et celui des 136 Logements. Ce projet englobera, selon les responsables locaux de l'habitat, plusieurs formules destinées aux différentes catégories socioprofessionnelles. Une chose est sûre, les cadres moyens peuvent enfin prétendre, eux aussi, à l'achat de logements avec des prêts bancaires. Les prix de ces logements oscilleront entre 4 et 5 millions de dinars, nous fait-on savoir.