C'est justement l'atermoiement du projet de la nouvelle ville qui pèse le plus sur la population. Comme prévu, le meeting organisé par les élus du FNA de la wilaya de Ouargla, au niveau de la maison des jeunes de la daïra de Hassi Messaoud, a brassé une population enfin soulagée de voir un espace d'expression s'ouvrir devant elle. La rencontre a débuté à 10h30 par une présentation du bilan des efforts fournis par les élus APW et sénateurs de la formation politique qui rentrent en force dans la campagne électorale en mettant la barre très haut : fédérer un mouvement populaire, exigeant une levée du gel de la ville de Hassi Messaoud durant l'année 2012. La tâche est rude, tout le monde le sait puisque les pouvoirs publics n'ont jamais fléchi sur le principe du blocage de Hassi Messaoud en son état de 2004 quelles que soient les pressions, et l'on se rappelle dans un passé récent le discours fermé de Chakib Khalil, maintes fois interpellé sur le sujet par la presse locale et les élus de la ville pétrolière, où il a sans cesse réitéré ses réserves concernant la sécurisation du champ pétrolier et du périmètre urbain de Hassi Messaoud, tout en ne fournissant aucune information tangible sur l'avenir de la population appelée à être délocalisée, mais pas forcément à la nouvelle ville selon les propos de l'ex-ministre. C'est justement l'atermoiement du projet de la nouvelle ville qui pèse le plus sur la population, éreintée par un blocage par décret de ses libertés les plus fondamentales concernant l'accès à la propriété, la location et la vente de biens, un simple registre de commerce ou permis de construire, mais aussi la fermeture de tous les horizons relatifs aux programmes étatiques de logements, toutes formules confondues, dont Hassi Messaoud n'a jamais bénéficié depuis l'avènement des dispositifs facilitant le logement socio- locatif aidé. Hormis quelques logements de fonction et une centaine d'autres selon la formule AADL, on ne peut ni acheter ni construire ni souscrire à une promotion immobilière à Hassi Messaoud, et ce, depuis sept longues années. La situation de blocage de l'entretien et de la rénovation de la ville devient de plus en plus lourde à supporter avec des routes catastrophiques, quand bien même quelques axes ont été réhabilités durant l'exercice en cours. Mais, tout pose problème et détériore la vie quotidienne à Hassi Messaoud, cela va de la simple distribution de l'eau potable très défaillante depuis quelques mois aux débordements des eaux usées dans les cités du boulevard, à la défaillance de l'enlèvement des ordures ménagères, mais aussi et surtout l'insécurité urbaine et péri-urbaine qui font craindre le pire avec le nombre de cadavres découverts çà et là, et celui des agressions sur des femmes et des familles dépouillées de leurs biens au vu et au su de tous. Cette situation sécuritaire alarmante a d'ailleurs motivé une démarche de réorganisation et de redéploiement de la police à travers la daïra, qui comptera désormais des brigades mobiles 24h/24h, selon nos sources. Une aubaine pour la ville après l'échec sur le terrain du principe de la police de proximité qui n'a jamais pu être apprécié à sa juste valeur par les habitants, notamment dans les quartiers populaires comme El Haïcha, les 136 Logements, etc. Les différents intervenants représentant la société civile de Hassi Messaoud interpellent les plus hautes instances du pays afin de trouver des solutions urgentes à même d'ouvrir de nouveaux horizons devant les jeunes de Hassi Messaoud qui se disent exclus de tout : du travail et des différents dispositifs de soutien à l'insertion des jeunes du fait même de l'inexistence d'un foncier commercial et l'impossibilité d'accéder à un registre du commerce pour débuter une quelconque activité économique. Ce sont d'ailleurs les jeunes qui s'expriment le plus et abondent de reproches aux autorités qu'ils accusent de les délaisser sans aucun égard, ni au facteur temps défavorable ni au désespoir qui les conduit dans l'impasse. L'assistance n'a d'ailleurs pas manqué de souligner que les voix électorales seront destinées à ceux qui arriveront à faire parvenir ses attentes à qui de droit et réussiront à débloquer une situation qui n'a que trop duré. Hassi Messaoud étant devenue un dépotoir, une ville qui brasse les chômeurs et autres aventuriers de tous bords qui ne tardent pas à squatter l'espace public et les nombreux locaux et logements vides car non attribués, où toutes formes de délinquance sont observées. Ce que la population de Hassi Messaoud réclame à présent, c'est la réhabilitation des infrastructures de base, l'amélioration du cadre bâti et de l'environnement, et surtout un regard spécial pour la jeunesse perdue entre des richesses qu'elle voit pomper devant elle et une misère qui ne cesse d'empirer.