Après deux ans de doutes et de désillusions, le Portugal s'est enfin réconcilié avec sa « selecçao », son entraîneur Carlos Queiroz, et même sa vedette Cristiano Ronaldo, grâce à la victoire samedi face à la Hongrie (3-0) qui lui permet d'espérer une qualification au Mondial-2010. En passant du statut de « presque éliminés » à celui « presque qualifiés », les Portugais se sont ouverts grand, samedi soir, le chemin des barrages, assurés en cas de victoire mercredi face à la très faible équipe de Malte. Mais surtout, ils ont reconquis le cœur de 50 000 supporteurs en liesse au stade de la Luz, de la presse, très critique ces derniers mois, et du pays tout entier, dont les balcons se sont à nouveau couverts de vert et rouge. Il faut dire que les Portugais reviennent de loin. La victoire de samedi est la première à domicile depuis le début de la phase de qualifications pour le Mondial. « Le Portugal retrouve le sourire », « Soulagement », « Soirée parfaite », « Nuit de réconciliation » : la presse portugaise était dithyrambique dimanche pour chanter les louanges de ses héros retrouvés. Carlos Queiroz, l'entraîneur voué aux gémonies depuis des mois, sifflé par le public samedi soir avant le début du match, est sorti sous les applaudissements, ce qui n'était jamais arrivé depuis qu'il a succédé au Brésilien Luis Felipe Scolari, à l'été 2008. Cristiano Ronaldo, la star du Real Madrid longtemps soupçonnée de s'économiser en sélection et de préférer l'argent des clubs au prestige de son pays, a retrouvé toute sa gloire en prenant le risque de réveiller, voire d'aggraver sa récente blessure à la cheville droite. Contraint de quitter le terrain, les larmes aux yeux, à la 27e minute, Ronaldo « n'est sorti que quand le Portugal gagnait déjà et a été déterminant dans le premier but », relevait dimanche le quotidien sportif Record, alors que toute la presse rendait hommage au « courage » du joueur le plus cher du monde. Le Ballon d'or 2008 sera sans doute absent mercredi face à Malte, mais ses coéquipiers ont prouvé samedi soir qu'ils étaient capables de gagner aussi sans lui.