Le développement de l'air conditionné, y compris par une production nationale des appareils, et l'accès de plus en plus grand des ménages à la «clim» ont introduit une nouvelle donne dans le réseau national. Une très grande demande dans les périodes de fortes chaleurs. Une situation qui génère des coupures de courant ou de délestages, selon le jargon du métier. Si les coupures sont dues à des incidents que les équipes de Sonelgaz arrivent à maîtriser après localisation des pannes, les délestages sont, eux, plus compliqués. C'est une coupure de l'énergie électrique volontaire pour protéger le réseau qui est trop sollicité par une consommation qui monte en flèche à un moment donné de la journée. Ces dernières années, la tendance s'est inversée, la demande est plus forte en été qu'en hiver. La «clim» serait le principal facteur de ce changement. Cette donnée a fait exploser la demande en électricité. Pas plus tard que lundi, on apprenait qu'Adrar, une ville du Sud, a enregistré une hausse de la consommation en électricité de 20%. C'est le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, en personne qui l'a déclaré. Mercredi passé, sur les ondes de la Radio nationale, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé que l'Algérie aura besoin de doubler sa production d'électricité dans cinq ans. En termes de chiffres, l'Algérie aura besoin de réaliser des centrales électriques qui produiront 10 000 MW de plus que la puissance existante actuellement qui est de 11 000 MW. Selon le ministre, les pics de consommation enregistrés l'été passé font état parfois d'une hausse de plus de 50% par rapport à la consommation annuelle moyenne. Ce qui donne une augmentation annuelle moyenne de 14% chaque année, alors que les prévisions de la hausse de la demande en énergie électrique établies par le secteur sont de 7% pour les pointes. Le ministre a reconnu que Sonelgaz procédait à des coupures pour distribuer équitablement l'électricité dans les moments de pics et qu'elle ne le fait pas par manque de capacités de production, sachant qu'elle a consenti ces dernières années d'importants investissements dans la réalisation de centrales électriques. Le ministre avait ciblé le gaspillage, les branchements illicites et l'opposition par des citoyens à l'installation de postes électriques. Le 28 juin dernier, dans un communiqué rendu public, Sonelgaz annonçait que «consécutivement à la vague de chaleur qui touche l'ensemble du pays, l'Opérateur du système électrique national a enregistré, le mercredi 27 juin 2012, à 14h, une puissance maximale appelée PMA de 8850 MW. L'appel de puissance maximal «soir» a atteint, quant à lui, 8725 MW enregistré à 21h45 mn. Sonelgaz fait plusieurs constats Le premier est que «pour la première fois dans l'histoire du système électrique algérien, le maximum de la pointe ‘‘matin'' enregistré durant ce mois de juin a dépassé l'appel de puissance maximal enregistré en pointe ‘‘soir''. En effet, depuis l'introduction du phénomène de la climatisation dans les foyers algériens, la pointe ‘‘matin'' n'a cessé ces dernières années de se rapprocher de la pointe ‘‘soir'' jusqu'à la dépasser en ce mois de juin 2012». Le deuxième constat est que «le record d'appel de puissance maximal ‘‘matin'' enregistré avant-hier à 14h dépasse de 1279 MW la puissance maximale appelée ‘‘matin'' du mois de juin de l'année dernière. Soit une évolution de près de 16,8%». Le troisième constat est que «la PMA enregistrée avant-hier à 14h dépasse aussi de 552 MW la puissance maximale appelée ‘‘matin'' de l'année 2011 (enregistrée le 8 août 2011 à 14h), soit une hausse de 6,7%». En résumé, Sonelgaz note que «la pointe ‘‘soir'' enregistrée avant-hier à 21h45mn dépasse quant à elle la demande maximale ‘‘soir'' du mois de juin 2011 de 13,5%». La conclusion est que «la consommation électrique étant fortement liée à la hausse des températures, il est à signaler que de nouvelles pointes de consommation électrique sont attendues durant les périodes de canicule». En clair et à chaque fois que les températures vont grimper, il faudra s'attendre à des délestages. Devant cette situation, les solutions classiques ne constituent pas peut-être la seule solution surtout au Sud où l'énergie solaire peut être une nouvelle réponse. En effet, pourquoi ne pas aider les citoyens par des formules de soutien à développer des installations solaires pour produire leur propre électricité ?