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un véritable casse-tête
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2012

Elles sont des milliers, sinon plus, les mamans, à appréhender la fermeture des crèches et des écoles à la fin de chaque année scolaire. L'épineux problème de garde des enfants de tous âges se pose avec acuité. En l'absence de structures d'accueil pour tous ces potaches en vacances, la plupart des parents valsent avec des solutions intermédiaires bien ennuyeuses. Les témoignages foisonnent à ce sujet. Karima, maman d'une petite fille de cinq ans et d'un petit garçon de deux ans, est déboussolée, à chaque fin du mois d'août, moment de la fermeture fatidique de la crèche privée située en plein centre-ville. Cadre dans une société privée, elle avoue qu'elle ne peut pas aménager ses horaires à sa guise. Elle est obligée, chaque jour que Dieu fait, de caser ses enfants chez un membre de sa famille ou encore chez des amis.
«J'opte pour cette solution qui me fatigue énormément. Mon mari et moi sommes obligés de nous relayer pour les accompagner, parfois vers des destinations assez longues. Nous n'avons pas le choix», explique cette maman dont la fatigue se lit sur le visage. Belle blonde à l'allure altière, Doria avoue que l'un de ses fils, âgé de neuf ans, passe une partie de ses vacances dans une crèche privée. «Mon fils a fait ses premiers pas dans cet établissement privé, très sérieux. Mon garçon se sent à l'aise et moi je suis rassurée de le savoir là-bas. Un climat de confiance s'est instauré depuis des années entre la responsable de cet établissement et nous», argue-t-elle. Mounia, est une autre jeune maman de deux garçons en bas âge. Le premier a quatre ans et le second vient tout juste de souffler sa première bougie.
Elle vient juste de décrocher un nouvel emploi, à Boumerdès, dans le secteur pharmaceutique. Il n'est pas question pour elle de se faire remarquer en s'absentant, ne serait-ce qu'en trouvant le subterfuge du dépôt d'un certificat médical dûment établi. Résidant à Bab Ezzouar, cette maman sort assez tôt le matin pour déposer son cadet chez la voisine et l'aîné chez sa mère à Bordj El Kiffan. «Je rentre, dit-elle, vers 17h30, exténuée, à la maison. J'ai à peine le temps de préparer mon repas en ce mois sacré du Ramadhan.» Son amie, Nesrine, abonde dans le même sens.
Depuis la fermeture annuelle de la crèche de sa petite fille de trois ans en ce début de mois, elle a dû échafauder tous les plans possibles. Elle a trouvé un compromis avec sa mère, qui habite Bab El Oued et sa sœur aînée à Soustara. «Jusqu'à fin juillet, elle restera chez ma mère. Ma sœur prendra le relais au mois d'août. Je vais galérer grave avec la circulation, d'autant plus que j'habite Bologhine.» Notre interlocutrice avoue qu'elle aurait pu l'inscrire dans une crèche privée qui loue ses services durant les mois de juillet-août, mais hélas le prix est exorbitant, ajouté à cela le problème de stationnement. La quarantaine bien sonnée, Sonia travaille dans un média lourd. Elle avoue avec beaucoup de gêne qu'elle est contrainte de ramener avec elle sa fille de douze ans au boulot. «Je n'ai pas le choix. Etant fille unique, je ne pourrai jamais la laisser seule à la maison. J'ai trop peur qu'il lui arrive quelque chose en notre absence.Vaut mieux être vigilant», témoigne-t-elle.
Les nounous, ces femmes qui travaillent au noir sans qualification aucune, s'improvisent durant l'année scolaire spécialistes en la matière. Pendant la longue saison estivale, elles se permettent de prendre des vacances en même temps que les enfants. L'une d'entre elles indique que le repos s'impose après des mois de labeur. Ne mâchant pas ses mots, une autre lance : «Ce n'est pas rentable de garder un seul enfant, alors que pendant l'année scolaire je garde en moyenne un groupe de huit à dix enfants. Tout est question d'organisation.» Si certains couples se triturent l'esprit pour trouver la perle rare pour garder leur bout de chou, il n'en demeure pas moins que d'autres optent pour une solution plus radicale : faire coïncider leur congé avec l'été, et ce, séparément. Comme en témoigne Youcef, architecte. Père de trois enfants, il se met en congé le premier mois, tandis que sa femme prend le relais après lui.
«Ainsi, nous n'embêtons personne. Il est vrai que nos vacances sont gâchées, mais tant que les enfants sont en bas âge, nous continuerons à nous sacrifier ainsi. Dommage qu'il n'y ait pas de centres aérés comme à l'étranger», se désole-t-il. Raccourcir les vacances et mettre les enfants à l'école est certainement la solution la plus facile et peut-être la moins ennuyeuse et coûteuse à la fois… et pour s'assurer que les enfants ne traîneront plus leur désœuvrement dans les halls des bâtiments et autres.


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