Les vacances sont l� et le stress aussi. D�s que la saison estivale arrive, avec ses deux mois de cong�, les parents, notamment ceux qui travaillent, commencent � s�inqui�ter et m�me � s�affoler. La source de cet affolement ? La fermeture des cr�ches ou des garderies qui accueillent les enfants. O� placer les enfants en bas �ges durant deux mois ? Comment s�organiser en absence de structures d�accueil pour les enfants de moins de 5 ans ? Les parents en d�tresse, qui ont fait le tour de la question, t�moignent. Il s�agit de donner �des tuyaux� pour les autres m�nages dans la m�me situation. Mamy, papy au secours. Nawel, maman d�une petite fille de 18 mois, cadre dans une entreprise Nawel pensait qu�elle pouvait ais�ment g�rer son travail et sa vie de famille sans stress d�s que son enfant aurait atteint l��ge d�aller � la cr�che. �Mon mari et moi pensions que d�s que notre fille sera inscrite � la cr�che, il n�y aurait plus de probl�me de garde : ne plus avoir � chercher de nourrice ou � subir son absence inopin�e, ne plus avoir � demander � ma m�re de la garder. Nous croyions na�vement que cette �tape �tait r�volue. Quelle ne fut notre surprise d�apprendre, vers la mi-juin, que la cr�che fermerait ses portes. Deux mois � devoir trouver une personne qui peut garder notre fille, du fait que nous ne pouvions pas tous les deux prendre un cong�. Heureusement, comme � son habitude, ma m�re a r�pondu pr�sente et a d�cid� de s�occuper de notre fille en lui concoctant des programmes pour la journ�e. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans son aide et en plus � la derni�re minute. �C�est incroyable que l�administration alg�rienne pense que toutes les femmes sont enseignantes et que, de ce fait, elles peuvent garder leurs enfants durant deux mois. Elle est loin de la r�alit�.� Soraya, maman de trois enfants, employ�e dans une entreprise priv�e �C�est devenu comme une colonie de vacances chez mes parents. Je les aime et les admire pour cela.� C�est en ces termes que Soraya explique comment elle a trouv� une solution � son probl�me de garde, apr�s la fermeture des cr�ches et �coles. �C�est tout naturellement que mes parents s�en chargent avec mes autres neveux et ni�ces. Mes parents sont un exemple pour moi. Ils ont de tout temps v�cu pour nous, et ils continuent � travers nos enfants. Nous le leur rendons bien, mais je pense que nous leur devons beaucoup. Je m�estime heureuse et surtout chanceuse�, explique Soraya. �Nos moyens financiers ne nous permettent pas de d�penser beaucoup pour les faire garder durant ces deux mois de vacances. Mes fr�res et s�urs se relayent pour aider tout ce bon monde. C�est une solution qui tient pour cette ann�e encore. Nous verrons comment cela �voluera les prochaines ann�es�, soutient Soraya, qui remet en cause le syst�me �ducatif alg�rien. �Ni les communes ni l�Etat, encore moins les partis politiques ne prennent en consid�ration ce probl�me. Ils sont en r�el d�calage avec la soci�t�, conclut-elle. Si Soraya et son �poux trouvent des personnes pour les aider et les �pauler, d�autres n�ont pas cette chance. Des vacances en alternative : le cas de Sabah et Mourad Ces parents ont quand m�me trouv� la parade pour cette ann�e. �La cr�che o� est inscrite notre fille ferme le 1er juillet. A partir de cette date, mon mari a pris un cong� de 20 jours, soit jusqu�au d�but du mois de Ramadan. Ensuite, c�est � mon tour de prendre un cong� de 30 jours. Les dix jours restant, nous prendrons soit un cong� maladie ou un cong� sans solde pour l�un de nous deux�, note Sabah, employ�e dans une entreprise publique. �Nous sommes oblig�s de prendre de telles mesures. �C�est incroyable que l�administration alg�rienne pense que toutes les femmes sont enseignantes et que, de ce fait, elles peuvent garder leurs enfants durant deux mois. Elle est loin de la r�alit�.� Nos deux familles vivent loin de chez nous, et notre budget ne nous permet pas de r�server un montant pour payer une nourrice ou une cr�che priv�e, sachant que les tarifs d�passent de loin nos moyens. Les garderies publiques ferment la fin du mois de juin�, encha�ne Mourad, chauffeur dans une entreprise priv�e. D�un air faussement enjou�, Sabah reprend : �Cela ne veut pas dire que nous n�aurons pas de jours de repos en famille. Il y a les week-ends. Les soir�es sont longue, et nous avons pr�vu de partir � la plage et � la for�t. Je voudrais que ma fille sente l�ambiance familiale des vacances. Cela d�pendra de nous.� La m�me question taraude l�esprit de ce couple ainsi que celui de ceux qui ont t�moign� : �Pourquoi, n�y a-t-il pas de structures d�accueil durant l��t�? L�Etat ne peut pas penser � recruter des saisonniers ou des �tudiants en psychologie ou autres sp�cialit�s adapt�es � la petite enfance durant l��t�. Ils pensent vraiment que tout s'arr�te au mois de juin, c�est faux. Je travaille dans le secteur priv�, et nos responsables restent pointilleux. C�est vraiment dommage pour des couples comme nous�, rench�rit Mourad. Service minimum dans les cr�ches publiques : Nac�ra, cadre dans une entreprise �tatique Nac�ra s�estime heureuse. Cette jeune maman a appris que la cr�che o� elle a plac� sa fille de 3 ans assure, durant la saison estivale, le �service minimum�. �Je ne suis pas tr�s rassur�e. Je me dis d�embl�e que la qualit� de service ne sera s�rement pas la m�me, mais cela m��vite de courir � gauche et � droite pour ��caser�� ma fille. Mais, r�ellement, cela d�passe tout entendement que ce concept puisse concerner les garderies�, soupire Nacera A la question de conna�tre la signification de service minimum, elle dira : �Au d�but, aussi, lorsque la directrice de la garderie-cr�che m�a annonc� qu�� partir de la mi-juillet son �tablissement n�assurera que le service minimum, je n�avais pas compris. Eh bien, la moiti� du personnel de l��tablissement prend son cong� sans remplacement. Et en plus, il est proc�d� � une augmentation des tarifs de pr�s de 1 000 DA. Ceci, sans compter la d�pr�ciation des prestations, du fait de la diminution du nombre d�employ�s�, explique-t-elle. Et de conclure fataliste : �Mais que faire ?� Cr�ches priv�es pour les plus nantis : Amina, maman de jumelles Amina s�est retrouv�e cette ann�e dans la m�me situation. �Mes filles sont inscrites dans une cr�che publique qui assure le service minimum. J�ai eu � vivre la m�me exp�rience l��t� pass�. Cette fois-ci, j�ai pris les devants�, rel�ve pour sa part cette employ�e. �Notre situation financi�re s��tant am�lior�e, j�ai fait des recherches pour trouver une cr�che � proximit� de mon lieu de travail, et je suis tomb�e sur une cr�che priv�e qui ouvre durant les mois de juillet et ao�t. C�est pratiquement le double des tarifs que ceux pratiqu�s habituellement, mais je suis plus rassur�e. J�ai pens� � trouver une nourrice ; le hic, c�est qu�elles refusent de travailler l��t� ou augmentent les tarifs !� Et de rench�rir : �A quand une solution d�finitive � ce casse-t�te ? Cette question sera-t-elle s�rieusement prise en charge par les autorit�s concern�es pour r�guler ce march� et soutenir les parents ?�