Debladji Saïd, artiste -peintre, universitaire de formation magister en art (2007) et professeur à l'Ecole des beaux-arts de Mostaganem, a exhibé et fait montre d'un talent avéré et à revendre à travers une collection de 38 œuvres intitulées « Iwan ». Un vocable dont l'étymologie est persane. Il s'agit, d'après l'acception du dictionnaire Larousse, d'un élément essentiel de l'architecture islamique, constitué d'une grande salle voûtée en quadrangulaire grande uverte par un arc brisé. A partir du XIe siècle, il est introduit en Iran dans les madrasa, puis dans les mosquées, avant de se répandre dans tout le monde musulman. Ainsi, Debladji Saïd est dans son élément…essentiel, dans son empâtement. Tant son trait est luminescent, vivant, vital et rayonnant. Et de surcroît, un je ne sais quoi de minéral et de solaire dans son approche sur les subjectiles. De petits formats mais grands de par leur teneur esthétique et zénithale. C'est qu'il décline un style ambivalent mais à l'unisson. Sans dissonance ! Et où la calligraphie le dispute au vert, pour ne pas dire vers car poétique et où le pittoresque patrimonial fait dans la bonne intelligence avec le contemporain. A l'image de « Manuscrit 2 », calligraphique, ocre comme la douya, l'encrier traditionnel, « Lettre », cursive, « Dans le sable », dorure dunaire, « Reflet », un cliché sublime et subliminale, « Déclaration », une composition de quatre tableaux d'empreintes lunaires et archéologiques, « Passé », une arabesque ou encore « Sainteté », une icône à la fois ibérique, gypsy ou chaouie. « Iwan, pour moi, c'est l'espace, la découverte d'une autre dimension. Une couleur des mots. Une métaphore ! Une audace, le mariage des couleurs avec des pigments naturels (smak) et végétaux. Cela donne un effet vieillissant du côté traditionnel. J'ai une vision moderne de la peinture contemporaine. Cependant, il s'agit de faire revivre le patrimoine, graver cette mémoire de notre histoire et ce, sans revendiquer quelque chose. C'est le côté esthétique qui m'intéresse. Ce n'est pas le format qui fait l'œuvre. Le petit format est beaucoup plus difficile. C'est un état d'esprit. L'art est une fusion. Reste la création et l'apport de ce qui est nouveau… », commentera Debladji Saïd. Le cautionnant et l'encourageant, Hania Bougherbal, la galériste et l'agitatrice de talents à Gaïa, adore et adhère : « Les couleurs de Debladji Saïd sont surprenantes. La composition aussi. C'est d'une telle brillance et luminosité ! Ce qui est très intéressant chez lui, c'est le recours aux pigments naturels. Sa technique m'interpelle. Je suis agréablement surprise ! Car chaque tableau raconte et conte une histoire. Du talent brut de décoffrage. » Même ses pairs pour ne pas dire « pères » sont unanimes quant à son talent. « J'aime beaucoup. Il y a tant de finesse même si c'est un petit format. J'aime les formes subtiles et harmonieuses », soutient Karim Sergoua . « J'adore ! Il y a des couleurs très recherchées. Il nous apporte quelque chose de nouveau. Il va aller loin », s'enthousiasme Chaouane. Bref, c'est de l'art et pas du « cochon » ! [email protected][email protected] www.artmajeur.com/saidebladji