L'alimentation des localités rurales en eau potable pose toujours problème dans la wilaya de Boumerdès. Des milliers de citoyens continuent à débourser d'importantes sommes ou de parcourir plusieurs kilomètres pour étancher leur soif. Face à cette situation et devant le laxisme dont font preuve les autorités pour dégager des solutions à cet épineux problème, les habitants ne trouvent mieux que de recourir à la rue pour manifester leur ras-le bol. Les villageois de la commune d'Afir ont fermé hier la RN 24 reliant Dellys à Tigzirt pour réclamer de l'eau. Les protestataires disent que leur robinets son à sec depuis près de trois mois, rappelant que le stresse hydrique que connaît cette région remonte à des décennies. «Même les sources naturelles se sont taries. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous s'approvisionnent par véhicule à partir d'autres localités», se plaignent des habitants de Abada. Contacté, un responsable à l'APC d'Afir souligne que ce problème a été accentué par la multiplication des picages illicites sur le réseau AEP allant de Benchoud à Imchouka et le blocage du projet de station de refoulement inscrit à Ouled Kheddache à cause de l'opposition d'un propriétaire terrien. Il faut dire que même les retards mis pour la mise en service de la station de dessalement de l'eau de mer réalisée à Cap Djenet ont été pour beaucoup dans les difficultés signalées dans ce domaine. Cette station d'une capacité de 100 000 m3 et devant alimenter 120 000 habitants est achevée depuis septembre 2011, mais les conduites ne sont toujours pas entamées. La pénurie persistante du précieux liquide prévaut presque au niveau de toutes les localités qui ne sont pas encore raccordés au réseau de Taksabt. Les villageois des hauteurs de Naciria, Timezrite, Issers et Chabet-El-Ameur vivent le calvaire depuis plusieurs années. «Nous avons été alimentés trois fois depuis janvier dernier. Parfois l'eau n'arrive même pas dans nos foyers en raison du faible débit et de l'insuffisance des quantités pompées pour la région», dira le président du comité de Aârch d'Aît Said, à Chabet-El-Ameur. Aujourd'hui, si certains habitants arrivent à acheter des citernes régulièrement à raison de 800 DA, d'autres se voient contraints de parcourir plusieurs kilomètres pour puiser le précieux liquide à partir des sources naturelles. Les engagements faits suite aux actions de protestation observées devant le siège de la wilaya en 2011 n'ont pas été suivis d'actes sur le terrain. «Cela fait plus d'un an qu'on nous a promis de nous raccorder au barrage de Koudiet Aserdoun, mais on n'a encore rien vu venir», regrette-t-il, ajoutant que le projet est toujours en phase d'étude. Les habitants de la région affirment que même l'opération de rénovation du réseau allant du chef-lieu à Aît Saîd n'est pas réalisé et ce malgré la désignation de l'entreprise et la signature du marché. Le P/APC de cette localité se montre quant à lui très optimiste, précisant que la pénurie qui affecte la commune sera résolue après la mise en service du réseau de Taksabt.