Une douzaine de villages de la commune d'Afir ne sont pas encore raccordés au réseau d'assainissement. Les services de l'hydraulique y ont recensé plus de 1200 fosses sceptiques ; ce qui présente une véritable menace pour l'environnement et la santé des habitants. Interrogé, le P/APC précise que six villages seront raccordés incessamment au réseau d'assainissement. Les travaux ont été lancés au début de l'année écoulée, mais ils sont bloqués à cause des problèmes de financement. Les habitants de cette région se disent marginalisés par les autorités de la wilaya. «On ne nous considèrent plus comme des habitants de la wilaya. Cela fait plus de vingt ans que nous n'avons pas d'eau potable. Les services de l'hydraulique ont déboursé des centaines de milliards dans les travaux de raccordement au réseau AEP, mais aucun foyer de la région n'en est alimenté», déplore Rachid, un habitant d'Imchouka. Le recours au blocage du siège de l'APC semble être la seule alternative des villageois pour se faire entendre et mettre fin à leurs difficultés. Il y a une semaine, des dizaines de citoyens du village Bhalil ont exprimé leur colère par un sit-in devant le siège de l'APC, réclamant la rénovation des caniveaux et le revêtement des pistes de leur localité. Mais les responsables locaux n'ont rien à leur offrir. Quinze jours auparavant, c'étaient les habitants d'Imchouka, Ichaâvathen et Tala Arous qui ont pris d'assaut le siège de la même institution pour se plaindre des problèmes inhérents à la dégradation des routes, au manque de ramassage scolaire et à la persistance de la pénurie d'eau potable. Le P/APC indique que les enveloppes financières – 36 millions de dinars 2010 – accordées à sa commune ne suffisent plus pour satisfaire aux sollicitations de ses administrés. «Nous avons une population de 14 000 habitants disséminés sur 24 villages ; la grande partie des enveloppes qui nous sont accordées est consommée dans le revêtement des routes et le raccordement au réseau d'assainissement», explique le P/APC qui impute l'absence de l'eau aux picages illicites, à la vétusté du réseau et au manque de forages. «Pour le moment, on n'a rénové que le réseau alimentant les villages d'Azrou, Chega et Imchouka», précise-t-il en rappelant les contraintes auxquelles font face les services concernés pour le raccordement de la commune au réseau de Taksabet. Il cite en exemple le projet portant réalisation d'une station de refoulement à Benhamza (Baghlia), et les nombreux forages non encore lancés à cause des problèmes de terrain. Ce qui laisse déduire que la fin du stress de l'eau courante dans les foyers ne pourra intervenir qu'après la mise en service de la station de dessalement de Cap Djenet.