Les pénuries récurrentes d'eau potable dans beaucoup de villages de la commune de Bouzeguène, si elles constituent le calvaire des villageois qui ne savent plus à quel saint se vouer, ont permis aux nombreux comités de villages et associations locales de mener des actions de réhabilitation des fontaines et la réfection des sources ancestrales laissées à l'abandon depuis plusieurs années. Les sources sont d'un débit peu abondant mais l'eau est stable et permet aux nombreux ménages de compenser les perturbations qui ne cessent de s'aggraver. De nombreuses fontaines ancestrales ont été remises en service grâce à la volonté des jeunes qui se sont spontanément mis au travail en déboursant parfois même de leurs poches. Bouzeguène est devenue depuis quelques années à la traine en matière d'alimentation en eau potable ; elle constitue l'une des dernières communes de la wilaya qui n'arrive plus à trouver des solutions à même de soulager les villageois. Une émigrée de Bouzeguène a, plusieurs fois, annulé son retour au village à cause du manque d'eau : « Cette année, je suis venue avec deux de mes filles grâce à disponibilité de l'eau au niveau de la fontaine du village. J'ai appris à mes filles comment on cherchait de l'eau dans le passé. Cela leur a plu et chaque jour, elles y vont pour remplir des bidons. Cela m'est égal que j'aie ou non de l'eau dans les robinets. Je remplis ma citerne une fois tous les dix jours. J'utilise l'eau avec économie en attendant des jours meilleurs». De nombreux villageois comptent saisir les autorités locales pour réserver des aides pour la réhabilitation des fontaines publiques. En effet, certaines nécessitent de gros travaux d'adduction et de réfection du captage. De nombreuses fontaines ont carrément disparu en raison des failles qui se sont produites au niveau du sol. Au village Ihitoussène qui souffre cruellement du manque d'eau, des fontaines comme «Thakoucht Thaqdhimt», «Thala», «Thala El Qarn», continuent vaille que vaille d'étancher la soif des villageois. Les travaux de réhabilitation d'«Agoulmine» sont actuellement en cours, La fontaine de «Tala N'Sidi Bessaa», elle, s'est malheureusement tarie et nécessite une étude pour lancer les travaux de captage et d'adduction. Au village Aït Saïd, la fontaine «El Vir» est devenu chaque soir un lieu d'attraction pittoresque. L'eau coule sans arrêt et les femmes viennent avec plaisir chercher l'eau comme au bon vieux temps. Beaucoup de fontaines sont bâties sur les lieux même où jaillit le filet d'eau. Certaines fontaines se sont constituées d'elles-mêmes et l'eau fraîche dont personne ne connaît l'itinéraire, s'est mise à couler et à désaltérer les habitants. Les fontaines publiques qui étaient raccordées depuis 1978 au réseau AEP ont été plombées par l'entreprise ADE, privant les villageois de se ravitailler en période de disette. Les fontaines publiques qui permettaient à tout étranger de passage d'étancher sa soif, regorgent d'histoires. Elles ont toujours été des lieux de rendez-vous des femmes et les longues files qui se formaient constituaient des occasions propices pour s'informer des nouvelles de la famille et des parents à l'étranger et des jeunes filles à marier.