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Filière céréaliculture à Médéa : Un bilan mi-figue, mi-raisin
Publié dans El Watan le 18 - 10 - 2009

Sous le sigle « Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise », la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Médéa, en présence du wali, du P/APW et de l'exécutif de la wilaya, a célébré le 14 et 15 octobre derniers, la Journée mondiale de l'alimentation. Coïncidant aussi avec la Journée mondiale de la femme rurale, cette double manifestation a été célébrée par un programme très diversifié.
Une exposition des productions agricoles de la région a été tenue et des stands ont été réservés aux produits de l'artisanat du terroir, démontrant ainsi le doigté traditionnel de la femme rurale de la wilaya de Médéa, dont il est important de noter que plus 90% du territoire s'inscrit dans le domaine du monde rural. En guise d'encouragement et pour optimiser les rendements des fellahs dans le cadre des contrats de performances, des prix ont été distribués aux meilleurs agriculteurs ayant réalisé des rendements élevés ou s'approchant des objectifs ciblés et quantifiés dans le cadre de ce dispositif.
S'agissant de la filière céréaliculture, Mme Ould Kharoubi, chef de service d'organisation de la production et de l'appui technique au niveau de la DSA de Médéa, est on ne peut plus optimiste : « Nous avons réalisé des performances très encourageantes. Si l'ont parle de pic de rendement, nous avons pu atteindre une production de 70 quintaux de blé dur sur une superficie de 1 ha, mais plus efficace encore est la réalisation d'une moyenne de rendement de 50 quintaux sur une superficie de 40 ha dans une EAC relevant de la commune de Ouamri. Dans le cadre des contrats de performances, nous avons atteint un volume de production de près de un million 755 000 quintaux de blé dur, ce qui équivaut à 97% de l'objectif ciblé dans le cadre du dispositif des contrats de performance. Pour comparaison, la saison agricole 2007/2008 a enregistré pour la même spéculation un million 1000 000 quintaux. » Ajoutant par ailleurs, que pour la filière céréaliculture, la wilaya de Médéa s'est classée en tête des wilayas du centre du pays de la saison agricole 2008/2009. En revanche, selon les chiffres de notre interlocutrice, la filière des fruits à pépins a enregistré une nette régression, en raison, précise-t-elle, des conditions climatiques qui ont sévi cette année, notamment les périodes prolongées de sirocco et des vents dominants.
Ainsi, le rendement moyen enregistré cette saison est de 24 q/ha contre 60 q/ha enregistré à la saison agricole 2007/2008, sachant que suivant les potentialités agricoles de la région, le rendement par hectare de cette spéculation peut, assure cette responsable, atteindre les 80 q/ha. Quant aux vignes, vocation de la région, sur le plan quantitatif, le rendement a été assez conséquent pour la campagne 2008/2009, qui a pu réaliser une moyenne de 48 q/ha contre 39 q/ha durant la campagne précédente. En revanche, la qualité des raisins obtenue cette année est moindre et cela est dû, de l'avis de notre interlocutrice, d'une part, au mauvais suivi des vignes par leurs propriétaires et, d'autre part, par le déficit des produits de traitement, plus particulièrement du souffre, qui sont à l'origine de la dégradation. La wilaya de Médéa, selon le bilan prévisionnel, va produire à la fin de la campagne des vendanges quelque 285 000 quintaux, dépassant ainsi de loin, selon Mme Ould Kharoubi, les 279 000 quintaux arrêtés pour cette wilaya dans la saison 2008/2009, dans le cadre des contrats de performance. Pour notre interlocutrice, la saison agricole 2009/2010 s'annonce plutôt bien, vu la pluviomètrie enregistrée à partir du mois d'août, quoique les potentialités agricoles de la wilaya de Médéa sont considérables.
Paradoxalement et selon un rapport publié récemment par le PNUE, cette wilaya reste parmi les plus pauvres du pays. En l'état actuel, peu de fellahs peuvent s'offrir un équipement et un matériel agricole couvrant les travaux sur les superficies cultivables. Par ailleurs, le manque d'eau, la réduction sur les subventions concernant les forages ainsi que la forte activité d'érosion dans cette région et l'envasement des retenues collinaires sont autant de contraintes qui freinent le développement de l'agriculture dans la wilaya de Médéa. Depuis la 1re édition de la Journée mondiale de l'alimentation, célébrée en 1983 sous le slogan « La sécurité alimentaire », passant par l'édition de 2000, fêtée sous le sigle « Un millénaire libéré de la faim » à cette 27e édition, le nombre des « ventres creux » dans le monde ne fait qu'augmenter, alors que chez nous, le monde rural se rétrécit comme une peau de chagrin, le phénomène de conurbation évident va encore faire disparaître des terres fertiles, et alors... les prix des aliments flambent.


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