Les habitants de la commune des Eucalyptus sont sérieusement pénalisés depuis l'éradication des marchés informels. En fait, en l'absence d'un marché communal, les citoyens sont obligés de faire leurs emplettes dans les magasins, à des prix «relativement très chers».C'est du moins ce que l'on apprend auprès de citoyens qui disent ne pas comprendre la démarche des autorités publiques. «Ils auraient dû aménager un espace commercial, notamment des fruits et légumes, et le mettre à la disposition des citoyens avant de procéder à l'interdiction des étals informels», dira un résidant, ajoutant que de tout temps «les petites bourses y faisaient leurs achats et pouvaient faire de petites économies». Ainsi, l'intention des autorités d'en finir avec l'anarchie s'est heurtée à l'absence de lieux appropriés pour la réalisation de marchés de proximité. «Il est anormal qu'une commune ne dispose pas d'un marché réglementaire comme c'est le cas de toutes les autres municipalités», relève un autre citoyen. Des habitants ont même affirmé «préférer l'anarchie de l'informel au diktat des commerçants légaux qui appliquent des prix inabordables». Il est à relever, par ailleurs, que dans la localité de Dergana, les commerçants anarchiques continuent d'exercer leur activité jusqu'à midi, sans être inquiétés. «Les habitants ont jusqu'à midi pour s'approvisionner», apprend-on. Après cet horaire, les vendeurs libèrent les lieux. Ainsi, en attendant qu'une solution soit trouvée aux vendeurs anarchiques, dont l'activité est interdite dans bien de cités, des milliers de citoyens se plaignent de la hausse des prix et des difficultés rencontrées pour faire leurs achats chez certains commerçants, qui profitent de la conjoncture pour écouler des marchandises, parfois de mauvaise qualité à des prix beaucoup plus chers que d'habitude. Cette situation prévaut également dans plusieurs autres communes de l'algérois. C'est le cas de Bachedjarah, où les citoyens des cités éloignées du centre de l'agglomération peinent à trouver des lieux où ils peuvent s'approvisionner en denrées alimentaires. Le marché des fruits et légumes, distant de quelques kilomètres, contraint les habitants des cités surpeuplées à faire leurs achats au niveau des magasins qui profitent de leur situation de monopole pour augmenter les prix. A Aïn Taya, les marchands de fruits et légumes profitent de l'absence des vendeurs illégaux pour écouler leurs marchandises à des prix exorbitants. C'est ainsi que la courgette est cédée à 180 DA le kg, la tomate à 150, la pomme de terre à 80, les oignons à 70 DA. Quant aux fruits, leurs prix ont tous été majoré d'au moins 30 %. La banane qui était relativement accessible pour les bourses les plus défavorisées est vendue au prix fort de 170 DA le kg, les pommes de moyenne qualité sont, quant à elles, vendues à 200 DA le kg. Les citoyens demandent à ce que les autorités qui ont à charge la mission de contrôler les prix, d' intervenir pour mettre un terme à cette montée des prix qui les pénalise.