Les globe-trotters arabes et musulmans posent leur besace à la Bibliothèque nationale du Hamma. Ils sont également à l'honneur à l'Unesco qui consacre l'année 2005 au Marocain Ahmed Ibn Batouta. Comme lui, des voyageurs arabes et musulmans, ayant pris leur bâton de pèlerin pour des raisons diverses - la prédication, la recherche du savoir, le commerce ou tout simplement par goût de l'aventure - ont marqué d'une empreinte indélébile le temps qui passe. Afin de faire connaître leurs parcours, leurs œuvres littéraires et leurs pensées, la maison de la culture Al Sowaidi d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis), en collaboration avec le ministère algérien de la Culture, organise, depuis hier, et ce, jusqu'au 24 février 2005, un colloque international intitulé « Les voyageurs arabes : la découverte de soi et de l'autre ». La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a tenu, lors de sa brève intervention, à rendre hommage à cette maison de la culture pour son rôle dans la promotion de la culture arabe et musulmane. « Nous venons pour jeter un pont entre l'Orient et le Maghreb, entre les Emirats arabes unis et l'Algérie », a indiqué de son côté le secrétaire général de la maison Al Sowaidi, Mohamed Ahmed du même nom. Relevant l'accord entre l'âme de l'Orient et celle du Maghreb, M. Al Sowaidi a estimé que ce type de manifestation représente une « une étape nouvelle dans la recherche », précisant que l'Algérie de par sa situation géographique s'est souvent retrouvée sur le chemin des voyageurs. Appelant à davantage de créativité, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a reproché aux Arabes leur « autosuffisance » en glorifiant leur passé. « Incapables d'accompagner le progrès, ils regardaient l'histoire suivre son cours sans pouvoir agir sur leur présent déchu, ses menaces et ses défis », a-t-il asséné, tout en mettant à l'index sur « l'absence de volonté » et « la sclérose de l'esprit ». M. Bouteflika a regretté la rareté des ouvrages traitant des globe-trotteurs arabes et musulmans, un terrain laissé aux Occidentaux, précisant qu'ils sont derrière plus de 90% des missions de recherches archéologiques paléographiques dans la région arabe et musulmane.