Périples Les Arabes, grands voyageurs et amateurs de découvertes, ont laissé de nombreux récits sur leurs périples en terres lointaine et étrangère. Le Marocain Mohamed Essafar, diplomate, voyage en France en 1845 ; l?Algérien Hamdan Khodja, sillonne la France ; pareil pour Mohamed Ezzahir El-Mili qui, en 1838, visite Paris, comme ce fut le cas pour Mohamed Ould Kada au XIXe siècle. Le voyage à Paris du Tunisien Ahmed Bey, en 1846, dessine l?expédition d?un homme fasciné par les signes d?une modernité dont il ne saisissait pas les enjeux ; pareil pour Tahtaoui, l?Egyptien qui, au même siècle (XIXe), découvre «l?or de Paris». Même l?Emir Abdelkader a fait un voyage auquel manquait cependant la liberté de choix et le goût de l?aventure, puisqu?il était placé en détention au château d?Ambroise. Le missionnaire irakien El-Kouri Ilias Hanna El-Moussili laisse un texte sur les Amériques au XVIIe siècle. Le récit rédigé à Lima, au Pérou, dépourvu de traits littéraires, a une grande importance documentaire. Mohieddine Pirereis, le voyageur turc, cartographe et poète, mais aussi marin auprès de Kheïreddine Barberousse, a laissé un important manuscrit, Le Livre de la marine, accompagné de cartes de tous les ports qu?il a visités en Méditerranée. Il y a également le fameux voyage de Jean-Léon de Médicis, dit Léon l?Africain, dont le véritable nom est Hassan El-Wazzan, qui, étant géographe, a connu le monde, de Grenade à Rome, en passant par Fès, Tombouctou, Le Caire, Constantinople. Sa célèbre Description de l?Afrique restera pendant quatre siècles une référence essentielle pour la connaissance du continent noir. Puis il y a Ibn Khaldoun, avec Le voyage d?Occident et d?Orient, qui rapporte les différentes escales effectuées par ce dernier, allant de l?Andalousie jusqu?à Damas. Aux côtés de tous ces voyageurs, il y a l?illustre Ibn Batouta qui a connu tant de villes et de cultures que nul autre ne l?a fait ni avant ni après lui. Ibn Batouta, un lettré curieux et ouvert sur le monde, était un grand voyageur. Il part de Tanger en 1325 pour parcourir la plus grande distance (116 800 km), jamais couverte avant Magellan deux siècles plus tard ; 29 ans d'aventures dans des régions correspondant à 44 pays actuels, de l?Andalousie à la Chine et même l?Afrique noire. Ibn Batouta s'intéressa principalement aux pays musulmans et voyagea pour des raisons intellectuelles ; ses écrits sont alors très importants tant au plan historique que sociologique. Mais le grand voyage qui demeure le plus sacré est le pèlerinage. Les pèlerins, en se rendant aux Lieux Saints, traversent des villes et rencontrent d?autres gens. Cela enrichit leur connaissance du monde.