Pour des contraintes qu'elle dit être d'ordre économique et liées aux demandes de phosphate avec ses partenaires étrangers, la société des mines de phosphates (Somiphos Tébessa), une des six filiales du groupe Ferphos, vient de décider de la fermeture de la mine Bled El Hedba (Bir El Ater), mise en exploitation depuis 2007. C'est ce que nous avons appris de sources syndicales locales. Dotée d'une capacité de production annuelle de deux millions de tonnes, cette mine devait permettre à Ferphos de porter son niveau de production à quatre millions de tonnes à l'horizon 2010. Les équipements issus de technologies de pointe ont déjà été livrés par le fournisseur allemand auprès duquel la commande avait été faite par le groupe. Notons que le gisement Bled El Hedba avait initialement été ouvert à l'exploitation pour satisfaire plus de la moitié des besoins du méga-complexe d'engrais phosphatés de Bouchegouf (Guelma) au niveau duquel devaient être installées des capacités de transformation de quatre millions de tonnes de phosphate. Selon les mêmes sources, les responsables de Somiphos auraient estimé inutile l'exploitation actuelle de cette mine du fait du gel, toujours inexpliqué, du projet du nouveau pôle pétrochimique de Bouchegouf. Pourtant, mis en route, ce dernier aurait pu offrir à notre pays la possibilité de concrétiser la première étape de son plan de développement des phosphates dont les perspectives portaient essentiellement sur une production de l'ordre de vingt millions à l'horizon 2020. Les initiateurs dudit plan s'étaient fixé comme principal objectif de ramener la production actuelle (moins de 2 t) à sept millions de tonnes d'ici 2011 dont trois millions destinés au marché extérieur, le reste devant être exclusivement consacré au complexe de Bouchegouf pour produire un million de tonnes d'engrais : 300 000 destinées à la satisfaction de la totalité des besoins de l'agriculture nationale et 700 000 à écouler sur le marché international. Ce qui aurait permis à notre pays une économie de 200 à 300 millions de dollars/an et d'engranger des recettes annuelles nettes de plus de 500 millions de dollars. Ainsi, cette décision de fermeture de la mine Bled El Hedba laisse dans un profond désarroi plus de 100 travailleurs. Pour apaiser leur inquiétude, indiquent nos sources, la direction de Somiphos tente de les rassurer en leur promettant de les affecter au complexe minier de Djebel Onk puisque cette fermeture n'est que temporaire. Aussi, l'information qui a vite circulé auprès des populations locales et riveraines a mis fin à l'espoir de plus de 500 jeunes chômeurs sachant qu'à l'horizon 2010, il était prévu d'atteindre un effectif de 600 travailleurs à Bled El Hedba. Pour avoir de plus amples informations sur cette affaire, nos interlocuteurs de Somiphos se sont interdits toute déclaration. Comme argument, ils se sont référés à l'instruction n° 03/09 du 19 avril 2009 où le PDG de Ferphos groupe « rappelle à l'ensemble des responsables des filiales de la direction générale de Ferphos groupe que toute communication externe au groupe, notamment en direction des médias, est du seul ressort exclusif de la direction générale de Ferphos groupe « et qu'il ne saurait insister sur la stricte application de cette instruction ». Les maintes tentatives de contacter ce responsable durant toute la journée d'hier sont restées vaines. « Le PDG est absent », est la réponse qui nous a, à chaque fois, été signifiée.