Pour percevoir leurs dus des caisses de retraite françaises, des vieux, souvent à la santé chancelante, sont là aux premières heures de la matinée pour prendre péniblement leur tour dans de longues files d'attente devant l'agence de la BADR, dans l'espoir d'atteindre le guichet. Le retard dans le virement des pensions est à l'origine de cette situation humiliante, selon des bénéficiaires. Des retraités soutiennent que la cause de ce retard est à chercher au niveau de cette banque à Alger. Si ces retraités ne déplorent que rarement le manque de liquidités en euros dans cette agence, ils mettent, cependant, en cause le retard dans le paiement dans les délais de ces pensions. «Il y a deux échéances pour le virement de ces pensions, la première s'effectue au début du mois et la seconde vers le 20, or, on constate que ces opérations ne s'effectuent pas dans les délais, ce qui pousse les retraités à venir attendre dans de longues filles pour vérifier le paiement ou non de leurs retraites et souvent ils reviennent bredouilles», soutient-on. Presque chaque matin que Dieu fait, des hommes usés par le poids des ans sont là en train de guetter leur tour dans l'espoir de retirer une retraite qu'ils peinent désormais à recevoir. La plupart arrivent avant même les premières lueurs de l'aube ; dès 2h du matin, ils sont déjà là. La longue attente dure jusqu'à l'ouverture de la banque à 9 h et peut se prolonger encore si l'argent est viré. Heureusement que la célérité dans les opérations de retrait, une fois les virements effectués, soulage un tant soit peu cette attente harassante.