«Les thèmes littéraires du mouwachah et du zadjel», tel était l'objet de cette rencontre. L'enfant de Koléa, Nordine Larbi, chargé de la coordination par le commissaire du festival Benblidia Hamid, n'a pas caché ses sentiments sur le niveau élevé des débats fructueux qui avaient suivi l'intervention du conférencier. A 20h, Aouabdia Ahmed, le rossignol du Rocher, se présente avec ses musiciens pour interpréter durant 80 minutes le malouf du terroir constantinois. Du pur patrimoine musical algérien qui avait été apprécié également par Debbi, le chef d'orchestre de la troupe marocaine venue de Rabat. Non seulement le talentueux artiste algérien aura révélé la qualité de ses cordes vocales en interprétant son tour de chant qui s'est articulé autour de la nouba gharnati ; de l'âaroubi ; « kalbi mékoui biladjrah » et chuter avec la chanson Mahdjouz. Tout au long de sa production musicale, l'assistance étonnamment peu nombreuse aura eu la chance d'applaudir le flûtiste Bouaziz Zine-Eddine et le violoniste Taleb Nabil, qui avaient interprété magistralement des passages en solo avec leur instrument respectif. Le fonctionnaire, mais néanmoins mélomane Saïd, venu de Bougara (Blida) pour assister à la fête, était bercé par l'air andalou et ce rythme musical du malouf interprété par les artistes constantinois, d'ailleurs se permettant parfois de chanter à voix basse des passages. L'ex-ministre Bechichi était là aussi. Benblidia Hamid, le commissaire du festival, convalescent, est arrivé au moment où il ne restait pas beaucoup de temps à Aouabdia Ahmed et son orchestre pour céder la scène à la troupe Chabab Al Andalous de Rabat, composée d'une brochette de 10 musiciens enveloppés dans leurs djellabas blanches et coiffés de leurs chéchias rouges. La chanteuse marocaine du melhoun et du gharnati, Sanaâ Marahati, n'arrivait pas à suivre le tempo de ses collègues sur scène durant la 1re partie du récital de Debbi et son orchestre professionnel. La jeune chanteuse marocaine s'est rattrapée par la suite pour immerger et entraîner le public dans son «melhoun», allant d'une métaphore à une autre afin de leur proposer un «voyage» dans un univers magnifique, plein de rêve et d'amour. Après ces moments intenses et poétiques, la soirée «froide» s'achève aux environs de 23h. Il n'en demeure pas moins que le «petit volume» de l'assistance et l'absence des représentants des associations de musique andalouse locales à l'occasion de cette 4e édition suscitent moult interrogations. Ce Festival maghrébin de musique andalouse qui se déroule à Koléa se veut d'abord un espace d'échange culturel qui s'enrichit au fil de ses éditions grâce à la participation des associations musicales des pays du Maghreb et du Sud de la Méditerranée. La wilaya de Tipasa et Koléa en particulier veulent faire bénéficier les jeunes des collections musicales qui s'étaient inspirées de la musique andalouse pour perpétuer, promouvoir et préserver ce patrimoine musical andalou. Question qui mérite d'être posée à l'issue de cette 4e édition. Il y va de l'intérêt de la culture.