Prévue dans un délai de 80 jours, la réalisation de l'ouvrage d'art baptisé « la Fontaine de l'espérance », dans le jardin Taleb Abderrahmane (ex-Guillemin), aura nécessité 6 mois de travaux. L'œuvre ne sera réceptionnée, finalement qu'avant l'Aïd El Kébir, autrement dit, avec plus de trois mois de retard sur les délais impartis. Conçu par une entreprise française, l'arbre haut de 20 m est réalisé avec un matériau métallique. Il se dresse joliment au milieu du bassin en attendant que la fontaine soit opérationnelle et le jardin rouvert au public. L'arbre-fontaine est une réplique de celui érigé et inauguré le 14 décembre 2000, devant le parc du 26e centenaire, dans la cité phocéenne, symbolisant la tolérance et la fraternité. La demande de ce chef-d'œuvre, chez nous, n'a pas été formulée par les autorités locales, encore moins par les riverains de Bab El Oued. L'idée est d'inspiration chiraquienne, la mobilisation du financement du projet aussi. Un symbole de fraternité qu'à tenu à marquer l'ex-président de l'Hexagone lors de son bref passage dans ce quartier, après les inondations du 10 novembre 2001. Certes, l'érection de ce beau mobilier urbain, planté au milieu d'un pâté d'immeubles d'une cité populeuse, contribuera à rendre moins lugubre le cadre de vie des habitants, sauf que certains riverains se demandent, à tort ou à raison, si les espaces publics gravitant autour de ce jardin new look sont « clean » au point de juger utile d'ajouter la cerise sur le gâteau, alors que d'autres citoyens s'interrogent si cette belle « œuvre florale » enluminée avec son jet d'eau fera l'objet d'un entretien permanent... Car ce n'est pas évident, lorsqu'on sait que tant de vasques ornant certains bassins de jardins et de parcs sont livrées, une fois mises en place, à leur triste sort. Elles deviennent des pissoirs et des réceptacles de tas d'immondices. Il n'y a qu'à voir les 430 espaces verts que compte la wilaya d'Alger, dont le mobilier urbain se trouve dans un état qui laisse à désirer. Sans être un rabat-joie, des sites qui, à ce stade, prêtent moins à l'espérance.
