Le respect des délais impartis à la réalisation d'ouvrages et infrastructures ne semble pas le fort de nos maîtres d'ouvrage. Rares, très rares sont les chantiers qui ouvrent leurs tripes pour les refermer à temps, selon le cahier des charges. C'est devenu ancré dans nos mœurs entrepreneuriales. Au point où le maître d'œuvre ne voit plus utile d'apposer sur le panneau de chantier (obligatoire pour toute construction) la date d'achèvement des travaux. Subtil subterfuge ou manœuvre astucieuse ? Il se contente juste de mentionner les délais de réalisation qui, rarement, sont respectés, à l'image du projet « la Fontaine de l'espérance » plantée dans le jardin Taleb Abderrahmane. Une rallonge de temps de plus de trois mois a été accordée pour un ouvrage d'art qui ne requérait, initialement, pas plus de 80 jours, comme noté sur le panneau. Comme ça, sans repère, le citoyen lambda est floué et ne saura retenir les dates d'ouverture et de fermeture du chantier. Une manière de faire un pied de nez, voire un affront au temps qui passe et qui ne représente pas de l'argent chez nous. Un mois, deux, voire trois et plus, c'est kif-kif. Tel chantier traîne en longueur, un autre traînasse en largeur pendant qu'un troisième se voit quasiment abandonné, à cause d'un vice commis par le maître d'œuvre, d'une étude à requalifier ou faute de ressources financières que les pouvoirs publics tardent à mobiliser. A un jet de caillou de la Fontaine de l'Espérance qui, susurre-t-on, ouvrira son espace bientôt, les travaux de l'installation sportive Ferhani, dont la livraison était prévue en 18 mois – toujours selon les indications du panneau de chantier–, ont accusé, faut-il rappeler, un gigantesque retard. La réception n'a eu lieu, en fin de compte, qu'au bout de cinq années en attendant, bien entendu, le quitus quant à l'ouverture officielle des portes de l'infrastructure pour les associations sportives. Et qu'en est-il de l'ex-salle Pierre Bordes dont les travaux de réaménagement s'éternisent depuis sa fermeture, il y a plus de trois ans ? Là aussi, motus et bouche cousue de la tutelle. C'est le black- out. Quant à l'opérationnalité du métro d'Alger, annoncée à la fin de l'année en cours, l'usager est invité à prendre encore son mal en patience.