Le procureur près le tribunal d'El Harrach a requis, dimanche, deux ans de prison ferme contre quatre individus jugés pour agression sur des employés d'El Watan. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 8 novembre prochain. C'est en juin dernier qu'ont comparu devant le procureur de la République d'El Harrach (Alger) les agresseurs, suite à une plainte pour agression et menaces de mort déposée au commissariat de Bab Ezzouar par El Watan, représenté par son directeur de la publication, Omar Belhouchet, présent avant-hier, au tribunal. Voici les faits. La photographe du journal, Malika Taghlit, accompagnée du chauffeur se sont déplacés à la cité du 5 Juillet, à Bab Ezzouar, pour prendre des photos d'une construction érigée en contradiction avec la réglementation (les déclaration des élus de l'APC et de l'ancien P/APC et d'un inspecteur de l'urbanisme de la wilaya déléguée de Dar El Beïda en sont la preuve), pour les besoins de la rubrique locale « Alger-Info ». Une fois sur place, ils ont été malmenés par le « propriétaire », ancien responsable communal à l'APC de Bab Ezzouar du temps des délégations communales (DEC), qui était accompagné de ses voisins. Les agresseurs se sont précipités sur nos collègues arrachant l'appareil-photo de la main de la photographe et assénant un coup violent sur le pare-brise de la voiture. Les collègues ne devront leur salut qu'à l'intervention des gendarmes postés non loin du lieu de l'agression. Mais c'est avec grande peine qu'ils ont pu récupérer l'outil de travail de notre reporter. « Le meneur des agresseurs était convaincu d'être dans son droit. Il mettait en avant sa qualité d'ancien moudjahid mais surtout ses entrées dans l'administration locale (APC et wilaya déléguée) », affirme la photographe Malika Taghlit. Dimanche au tribunal d'El Harrach, les prévenus sont revenus sur leurs déclarations faites devant le procureur en juin dernier. Ils essayeront de justifier leur réaction « agressive et violente » par « l'intrusion », dans leur cité, des victimes qui n'ont pas mis en évidence leur qualité d'employés d'un journal. La juge rejettera l'argument « farfelu » des prévenus et le procureur les renverra à leurs déclarations antérieures faites en juin dernier. Des anonymes ont exprimé leur sympathie à l'égard du journal dans l'enceinte du tribunal. « Le réquisitoire du procureur est fondé. L'agression d'un journaliste dans l'exercice de ses fonctions ne doit pas rester impunie. Le seul tort des victimes est de vouloir faire leur travail dans la dignité », soutient un sexagénaire présent au tribunal.