Le procureur a requis une peine de vingt ans de prison ferme contre chacun des dix principaux «accusés présents». Les premiers avocats de la défense des 94 accusés présents dans le procès d'El Khalifa Bank, au tribunal criminel de Blida, ont entamé, hier, leurs plaidoiries, dernière étape du processus de jugement, qui se tient depuis le 8 janvier, avant la délibération et l'annonce des verdicts. Selon l'ordre convenu par les avocats, quatorze d'entre eux devaient plaider, hier. Le premier avocat à prendre la parole a été Me Mustapha Zeghimi, qui a souligné que le procès d'El Khalifa Bank «par le nombre d'accusés, le volume du dossier et l'importance des faits jugés, constitue bien un fait exceptionnel dans les annales de la justice en Algérie». Avant les avocats de la défense, leurs confrères représentant les «victimes» d'El Khalifa Bank, pour la plupart des entreprises publiques qui ont «perdu» des fonds déposés dans cette banque après sa mise en liquidation en 2003, avaient plaidé la semaine dernière. Ils ont été suivis, samedi et dimanche, par le procureur qui a requis, dans son réquisitoire, une peine de vingt ans de prison ferme contre chacun des dix principaux «accusés présents», demandant à ce que «tous les inculpés soient reconnus coupables». Le procureur a précisé que «les accusés absents» au procès, au nombre de dix, dont le principal accusé et fondateur d'El Khalifa Bank, Abdelmoumen Rafik Khelifa, devront d'abord être reconnus par le tribunal comme étant en fuite et seront jugés ultérieurement par contumace. Le représentant du ministère public a requis à l'encontre des dix principaux accusés présents, outre la peine d'emprisonnement, la privation des droits civiques, pour notamment les chefs d'accusation d'association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie et faux et usage de faux. Il s'agit, notamment, de Youcef Akli, responsable de la caisse principale d'El Khalifa Bank, d'Abdelhafidh Chachoua, directeur chargé de la sécurité, de Hamou Nekkache, directeur de la comptabilité, de Djamel Guellimi, présenté par l'accusation comme le «chef de cabinet» de Rafik Khelifa, et des directeurs des agences d'El Khalifa Bank d'El Harrach, des Abattoirs (Alger), de Blida et d'Oran. A l'encontre du notaire Omar Rahal, qui a notifié la plupart des actes de constitution d'El Khalifa Bank et de ses sociétés apparentées, le procureur a demandé 18 ans de prison ferme pour falsification de documents officiels. Il a requis 15 ans de prison contre l'ancien entraîneur de l'équipe nationale de football, Ali Ighil Meziane, chargé du «sponsoring» à la banque. Le procureur a demandé au tribunal de condamner à huit ans de prison ferme, à la privation des droits civiques et à l'exclusion de toute fonction publique, l'ancien directeur de l'Ecole de police d'Aïn Benian, Adda Foudad, pour escroquerie, abus de pouvoir, corruption, faux et usage de faux et abus de confiance. Contre d'anciens responsables des Caisses sociales, dont l'ancien directeur général de la Caisse nationale des assurance sociales (Cnas), Abdelmadjid Benaceur, et Abdelali Meziani, ancien président-directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), il a été requis 5 ans de prison ferme et une amende de 5000DA pour le délit de corruption. Une peine de 4 ans de prison ferme assortie 5000DA d'amende a été demandée contre l'actuel directeur général de l'Aadl, Kheireddine El Oualid, directeur de plusieurs agences locales d'Opgi au moment des faits, et le directeur général de l'entreprise pharmaceutique publique Saidal, Ali Aoun. La peine minimale requise par le procureur, contre 14 personnes inculpées pour le délit d'abus de confiance, est de 18 mois d'emprisonnement ferme et 10.000 DA d'amende.