Le tribunal correctionnel d'El Harrach a rendu, hier, son verdict dans l'affaire de l'agression contre des employés d'El Watan. L'accusé principal, N. Mohamed, poursuivi pour agression et menaces de mort, a écopé de 6 mois avec sursis et 20 000 DA d'amende. Ses trois complices ont a été condamnés à verser chacun 20 000 DA. A titre de dédommagement, le tribunal a condamné les mis en cause à verser solidairement 20 000 DA aux deux personnes victimes et 30 000 DA au directeur de la publication, Omar Belhouchet. Le juge a été « clément » envers les accusés contre lesquels le procureur avait requis des peines lourdes allant jusqu'à 2 ans de prison ferme. Les prévenus ont nié, au cours de la dernière audience, les griefs retenus contre eux, exaspérant le représentant du ministère public qui a mis en évidence la gravité des actes des agresseurs et des contradictions dans leurs déclarations. L'affaire remonte à juin dernier, lorsqu'une équipe du journal a été prise à partie par des habitants d'une cité de Bab Ezzouar, où elle était allée prendre des photos. Une fois sur place, la photographe et le chauffeur du journal seront brutalisés par la personne concernée, qui s'est fait accompagner par des voisins de palier. N'était l'intervention de quelques gendarmes postés là, les conséquences auraient été plutôt fâcheuses pour les employés d'El Watan, qui s'en sont sortis avec une grosse frayeur. L'affaire a été portée devant le tribunal. Mais là aussi, les quelques « sympathisants » des agresseurs ont proféré, sur le perron du tribunal d'El Harrach, des menaces contre les collègues qui se sont retrouvés à Bab Ezzouar pour photographier une construction illicite. Cette « excroissance » collée à un immeuble de la cité a été construite en contradiction avec la réglementation sans pour autant que l'administration locale n'intervienne. Des élus ayant retiré leur confiance au P/APC actuel, M. Chemlal, sont catégoriques : « Des mises en demeure ont été envoyées par l'ancien P/APC Bounab au réfractaire, lui-même ancien fonctionnaire de l'APC du temps des DEC, mais sans résultat. » Après l'expiration du mandat de Bounab, le mis en cause a entamé les travaux avec un « permis de construire » de l'actuel APC. Les services de l'urbanisme de la circonscription administrative de Dar El Beïda ont vite fait de démolir la construction après la parution de l'article dans la rubrique locale « Alger Info ». Moralité de l'« affaire » : l'exercice du métier est difficile pour les journalistes dont le seul tort est d'informer, ne cessent de clamer de lucides spécialistes des médias.