Khelil Lahcen, Bekat Nadir El Berkani et Mme Sari Nora se sont relayés devant une assistance nombreuse venue de Cherchell, Koléa, Blida et Alger pour animer les conférences sur les combats héroïques menés par les Braknas, les Hadjoutes, les khalifes Benaïssa El Berkani, Mahieddine Med Seghir et Saharaoui Tahar Malek El Berkani. Les recherches effectuées par les trois intervenants ont permis d'abreuver le public d'une foule d'informations sur ces pans de l'histoire d'Algérie occultés malheureusement. Lahcen Khelil, président de l'association Cercle de l'âge d'or, dira en substance : «c'est une rencontre qui nous permettra de libérer quelques faisceaux de lumière pour éclairer le passé révolutionnaire de cette partie de l'ouest de la Mitidja il y a 170 années, et faire sortir de l'oubli les héros algériens qui ont lutté contre l'occupant français et se sont sacrifiés pour notre pays d'une part, et d'autre part évoquer les souffrances des Algériens de cette partie ouest de la wilaya de Tipasa, dont certains avaient été déportés dans des conditions inhumaines vers la Nouvelle-Calédonie et l'île de Sainte-Marguerite en France», ajoute-t-il. Bekat Nadir El Berkani a démontré son talent d'avocat, en évoquant, avec moult détails, l'épopée de Benaïssa El Berkani depuis l'origine de sa tribu, aux liens avec les autres khalifes, avec l'Emir Abdelkader, sa bravoure et son intelligence pour mener les révoltes contre des armées françaises mieux dotées en moyens humains et en équipements militaires. «La résistance contre l'occupant français était farouche. Au moment où notre pays célèbre le cinquantenaire de l'indépendance, il est temps et impératif de parler à nos enfants de ces décennies de lutte contre les Français dans cette partie de l'Algérie. L'Emir Abdelkader n'était pas seul, car il y avait des hommes qui sont morts dans les batailles», précise-t-il. L'orateur s'interroge toujours sur le lieu où a été enterré Benaissa El Berkani. Mme Sari Nora a choisi de parler de Malek El Berkani, né en 1801 à Menaceur (ex-Marceau) jusqu'à sa mort en 1871, de son influence durant les révoltes du XIXe siècle et sa capacité dans l'organisation des batailles contre l'occupant ainsi que les ratés de l'Emir Abdelkader dans certaines décisions qui avaient suscité les mécontentements des khalifes. Autant d'informations qui ont séduit le public nombreux. Les trois orateurs ont également lu les courriers authentiques entre les héros algériens et les hautes autorités militaires coloniales au XIXe siècle. La conférence a duré plus de trois heures. Le président de l'association Cercle de l'âge d'or de Hadjout a réussi son premier pari, à l'instar du président de l'association culturelle Ben Allel de Koléa, un coup de projecteur sur ces révoltes populaires contre le colonialisme français qui sont méconnues par les Algériens et occultées dans les livres d'histoire de l'Algérie.