Les responsables de l'association Histoire et Archéologie de la wilaya de Bouira et l'association Sidi M'hamed Aberkane de Hadjout, descendants des deux illustres khalifats se sont joints aux descendant de l'autre khalifat (Benallel, ndlr) à Koléa (Tipasa), pour évoquer le parcours de ces martyrs algériens dans les régions de Bouira, Médéa, Miliana, Menaceur, Cherchell, Koléa et Hadjout. Ces chefs de guerre, redoutés et bâtisseurs à la fois, avaient combattu les forces coloniales françaises, notamment depuis 1830 jusqu'à 1855. Mahmoudi Dahbia, archéologue de formation et enseignante à l'université d'Alger, a mis en exergue dans son intervention l'itinéraire de l'Emir Ahmed Tayeb Bensalem Eddoubayssi originaire de Fès (Maroc) jusqu'à son arrivée dans la région de Bouira, son rôle dans la gestion du mouvement de la résistance dans la région de la Kabylie et dans l'organisation administrative de ses territoires, rappelant toutefois les principales batailles menées, surtout entre 1839 et 1841. Néanmoins, l'oratrice a précisé qu'elle n'est toujours pas arrivée à déterminer la date de naissance (Maroc) exacte de cet émir qui est décédé en 1857. Le Génie de Benaïssa El-Berkani Khellil Lacen El Berkani s'est contenté en quelques minutes à mettre l'accent sur le génie de l'Emir M'hamed Benaïssa El-Berkani dans le mouvement de résistance, notamment dans cette zone qui chevauche entre les wilayas de Tipasa et Aïn Defla jusqu'à ce qu'il tombe au champ d'honneur en 1846, sans toutefois omettre de parler de la lutte de la tribu des Brakna. L'orateur a reconnu que ses recherches menées à ce jour ne lui ont toujours pas permis de localiser le lieu où l'Emir M'hamed Benaïssa El Berkani est enterré. Le dernier intervenant, Ahmed Mebarek Benallel, a évoqué, selon les écrits récupérés dans les archives, la discussion entre les trois chefs de guerre, proches de l'Emir Abdelkader, qui se sont rencontrés à l'ouest du pays, «deux ou trois mois avant la mort Mohamed Benallel, le 11 novembre 1843», précise l'arrière-petit-fils de cet émir. Après les conférences, les descendants des trois émirs se sont recueillis devant la tombe du chahid Mohamed Benallel, à l'intérieur du mausolée de Sidi Ali Embarek à Koléa. «Ces courtes interventions auront eu le mérite de faire connaître les trois khalifats de l'Emir Abdelkader, a déclaré Khellil Lacen, mais devra constituer le point de départ des études et des recherches plus approfondies sur le mouvement de la résistance du peuple algérien pendant la première partie du XIXe siècle.»