Circuler dans certaines rues du centre d'Alger n'est pas chose aisée en ces jours de pluie en raison de l'état défectueux des trottoirs. Les piétons trouvent tout le mal du monde à marcher et ils sont parfois obligés d'emprunter la chaussée pour éviter de s'enfoncer dans des mares d'eau sale ou carrément se retrouver les pieds dans des flaques d'eau cachées sous des carrelages. A la rue Larbi Ben M'hidi et à la place Audin, les piétons sont continuellement confrontés à de mauvaises surprises. «Il m'arrive souvent de marcher avant qu'un carrelage ne se décale et me salisse les vêtements», témoigne, sans cacher sa frustration, une étudiante à la fac centrale. «On dirait que nous sommes au bled et non pas au cœur de la capitale», ajoute sa copine. En fait, la non-réhabilitation depuis des années des trottoirs des principales rues de la ville est à l'origine des mésaventures des citoyens. D'ailleurs, à Alger-Centre, à Sidi M'hamed, à Bab El Oued ou à La Casbah, pour ne citer que ces municipalités, ce genre de défaillances est signalé dans plusieurs rues et ruelles, sans que les autorités concernées prennent le soin de procéder, au moins, à des travaux de réfection. Les rares fois où des travaux sont engagés, on assiste à des chantiers bâclés et le problème ne tarde pas à ressurgir. C'est le cas, à titre d'exemple, de la rue Ali Amar, à la Basse-Casbah où l'on enregistre une dégradation continuelle de certains passages, et ce, malgré les quelques travaux de réfection effectués périodiquement. A l'ex-rue Tanger, dans la commune d'Alger-Centre, les autorités locales ont entamé ces derniers jours des travaux de réhabilitation de certains trottoirs dégradés. Un projet bien accueilli par les habitants et les commerçants, malgré les désagréments qui risquent de surgir suite aux dernières pluies. A l'avenue Pasteur, pas loin de la Grande-Poste, des travaux de creusement ont été engagés depuis la matinée d'hier. Des piétons étaient nombreux à exprimer leur crainte que cette voie ne se transforme en un passage «boueux et crotté» en cas de retard dans les travaux de remise en l'état. «Souvent, les travaux d'installation des différents réseaux sont effectués sans que la chaussée ne soit remise en état», souligne un habitant d'un quartier limitrophe. Tout compte fait, à Alger, l'hiver a toujours été synonyme de désagréments et de casse-tête. Dans bien d'autres cités, notamment dans les communes de la périphérie, le constat est «pire» à cause de l'absence de bitume et l'inondation, suivie de quantités de boue, des routes menant principalement aux nouvelles agglomérations ou dans les cités anarchiques. C'est notamment le cas des communes de Douéra, Baraki, Oued Smar, Saoula, Heuraoua, etc. Il est à préciser que dans les communes de Bab El Oued et Aïn Benian, une grande partie des trottoirs des voies principales a été refaite l'année passée. Compte tenu de la bonne qualité du pavage, des citoyens ont exprimé le souhait de voir cette méthode généralisée à bien d'autres municipalités. En attendant, les Algérois sont appelés à prendre leur mal en patience.