L'un des axes de travail de l'association Aflam, sous-titrée diffusion des cinémas arabes, est l'organisation de cycles de projections par pays. Ce sera cette année l'Algérie, après la Tunisie (2005), la Syrie (2006) le Maroc (2007) et la Palestine (2008). « Mieux diffuser le travail des cinéastes algériens depuis l'indépendance contribuera à une meilleure connaissance de l'histoire commune de nos deux pays, en particulier pour les jeunes générations », estime l'association. Pour Aflam, l'idée qui sous-tend le projet, est le maillage serré de l'Algérie et de la France, marqué à Marseille par la présence algérienne depuis des décennies. « Les rapports sont à la fois étroits et conflictuels, depuis la colonisation et la guerre d'indépendance jusqu'à aujourd'hui, du fait de l'immigration et de diverses questions de société. » Pourtant, ce lien privilégié existe et il se meut, de périphérie en périphérie, jusqu'au reste du pays. Aflam présentera ainsi un panorama de la production cinématographique algérienne depuis son origine jusqu'à aujourd'hui, organisé du 5 novembre jusqu'au 6 décembre, avec quelques temps forts. « Cinéma(s) d'Algérie » donnera à voir au public marseillais 20 longs-métrages et autant de courts-métrages de jeunes réalisateurs. Le public pourra découvrir des œuvres majeures, dont les plus anciennes ont rarement été diffusées dans les circuits cinématographiques français, tels Hassan Terro de Mohamed Lakhdar Hamina , Les hors-la-loi de Tawfik Farès, Omar Gatlato de Merzak Allouache, Histoire d'une rencontre de Brahim Tsaki, La rose des sables de Rachid Benhadj, La citadelle de Mohamed Chouikh. Plus proches de nous et mieux connus en France, Bled number one de Rabah Ameur Zaïmèche, Mascarades de Lyès Salem, Inland de Tariq Teguia, mais aussi Joue à l'ombre de Mohamed L. Tati, La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl…). Certains cinéastes seront présents pour débattre avec le public dans les salles, mais aussi dans des établissements scolaires. Le volet photographique accompagnera cet événement avec cinq créateurs pressentis : Sarah Bellache, Yasmina Chaoune, Rafik Laggoune, Sid Ahmed Semiane, Réda Zazoun, avec l'association Rivages. Le lien d'Aflam avec d'autres associations est d'ailleurs un des traits de cette manifestation culturelle algérienne à Marseille. On peut citer : Les Instants vidéos, La compagnie, Peuples et Cultures, Films femmes Méditerranée, Reflets… Le programme que nous a transmis Aflam est trop long pour être détaillé ici, bien qu'il ne s'agisse encore que d'une ébauche. On pourra tout de même citer des journées particulièrement riches le jeudi 5 novembre à l'Alcazar, cette grande et magnifique bibliothèque de Marseille. Après la projection de Portraits littéraires : Vivre et écrire en Algérie, un film de Dominique Rabourdin. Puis le mercredi 18 novembre , une conférence sur le thème « Etat des lieux de la littérature contemporaine algérienne » et une rencontre-débat avec Maïssa Bey, suivie du film-débat, Franz Fanon, mémoire d'asile de Abdenour Zahzah.