«Nos salles de cinéma qui ont été louées avant l'année 2000 par les privés ont malheureusement changé de vocation. Elles étaien mal gérées, mal entretenues , et on n'y projetait que de films en CD. Après 2002, l'Assemblée communale d'Alger-Centre a décidé de récupérer ses salles de cinéma», affirme le président de l'Assemblée populaire communale d'Alger-Centre, Abdelhakim Bettache. Ces deux dernières années, le ministère de la Culture mène une action pour mettre sous sa tutelle la gestion des salles de cinéma, alors qu'elles étaient gérées par les collectivités locales. Cependant, la situation actuelle ne permet pas la reprise de l'activité de ces salles. Et pour cause : la majorité sont dans un état de délabrement. Il faut au préalable les restaurer pour les rendre opérationnelles. La fermeture des salles et la baisse de la fréquentation ou «mal fréquentation» sont des problèmes solvables. «La récupération par le ministère de la Culture des salles fermées est une bonne chose, car effectivement, beaucoup de salles de cinéma sont fermées», ajoute Abdelhakim Bettache. «L'APC d'Alger-Centre n'est pas concernée par cette directive du ministère de la Culture, car nous ne manquons de rien pour les solliciter.» Pour les onze salles que compte cette municipalité, le président de cette APC n'a pas caché sa détermination à réhabiliter ses salles du cinéma, d'ici à septembre prochain. Les deux salles Algeria et ABC seront prêtes le mois prochain, promet Abdelhakim Bettache. «Nous avons l'ambition, nous avons de l'argent ; nous allons donc reprendre les salles et les réhabiliter. Nous voulons ressusciter cette période où les familles grouillaient dans les salles de cinéma», a-t-il ajouté. «Aujourd'hui, il n'y a plus de salles de cinéma, c'est devenu des lieux de rendez-vous. C'est un Bouchaoui fermé, mal fréquenté.» Concernant la gestion des salles, «on doit mettre en place un gestionnaire ou une commission pour assurer une bonne gestion de ces salles. Pour cela, nous avons créé une Epic.» Quant au retard mis dans la réhabilitation et la gestion des salles de cinéma, Abdelhakim Bettache rétorque : «Ce n'est pas facile sur le plan financier, il fallait des sommes colossales.» Pour ce qui est de la 12e salle de cinéma «vendue», Dounyazad, d'Alger-Centre, le P/APC confie que «le propriétaire veut convertir cette salle en supérette, mais on lui a refusé sa demande. Une salle de cinéma reste une salle de cinéma.» Partenariat Si les salles de cinéma de la capitale trouvent toutes les difficulés à être opérationnelles, à Tigzirt (Tizi Ouzou), le président de l'APC, Moussa Abou, déclare : «Pour travailler uniquement dans le cadre de la gestion de ces salles et leur réhabilitation, nous sommes partants pour un partenariat avec le ministère de la Culture. Mais nous ne sommes pas d'accord pour transmettre la propriété de ces salles à ce ministère.» En termes de relance du cinéma dans cette région, le premier responsable de cette ville maritime compte créer un conseil communal de la culture pour gérer cette seule salle obscure. «Il n'y a pas de salles de cinéma ! Depuis la décennie noire, les salles obscures sont devenues des salles de réunion ou de fête», regrette-t-il. Par ailleurs, la directrice du développement et de la promotion des arts au sein du ministère de la Culture, Zahia Benchikh, a réitéré son engagement «pour travailler ensemble (avec les P/APC, ndlr) dans le cadre de la promotion pour relancer les salles de cinéma en Algérie. C'est une nécessité». Elle affirme que le ministère de la Culture est là «pour travailler avec la volonté de réhabiliter ces salles fermées.» D'après Zahia Benchikh, «le ministère de la Culture a récupéré 42 salles de cinéma fermées. Un budget sera dégagé pour réhabiliter ces salles.»