L'état du tronçon routier traversant Tanefdour, -une localité de 12 000 habitants, à 3 km au nord de la ville d'El Milia-, devenu, il faut le dire, un problème sans solution, a poussé, pour la énième fois, des habitants à bloquer cette voie, ce dimanche matin. En plus des banderoles qu'ils ont accrochées à un pont, à l'entrée de ce grand groupement d'habitations, des jeunes et des moins jeunes ont dressé des barricades sur la route empêchant tout mouvement de circulation. Cette action est venue rappeler aux responsables locaux qu'ils n'ont pas tenu leur promesse, celle de régler ce problème avant le mois de mars. «On nous a invités à aller voir le P/APC, mais que va-t-il nous dire, nous avons marre de ces contacts qui n'ont abouti à rien», fulminent des jeunes à notre arrivée. L'unique revendication de ces protestataires est l'arrêt du va-et-vient des camions de sable. L'incessant mouvement de ces engins vers la sablière de Oued Z'hor a rendu la route impraticable. «Notre problème est connu de tous, il risque de dégénérer en confrontation avec les camionneurs, devenus des ennemis pour les habitants», soutiennent les protestataires qui nous apprennent que des panneaux de sens interdit aux poids lourd, placés à l'entrée et à la sortie du village, ont été enlevés par des inconnus. «Ce sont ceux qui ont des intérêts dans la sablière qui les ont enlevés», assurent-t-ils. «Ces camions ont tout tué dans le village, ils ont paralysé l'activité commerciale, perturbé la scolarité de nos enfants à cause des absences des enseignants qui ne trouvent plus un moyen de transport, en plus de leur bruit assourdissant», ajoute-on. Certains parlent de plus de 600 camions, faisant parfois plus d'une navette, qui traversent quotidiennement le village. Ce qui a rendu la route complètement hors d'usage. Les projets d'une voie pour permettre aux poids lourds de contourner le village et l'aménagement de la route sont restés, depuis des années, un vœu pieux. Par ailleurs, les travaux réalisés sur le CW 40 reliant les communes de Settara et Sidi Marouf, en passant par Sidi Zerrouk, se trouvent, à certains endroits, dans un état lamentable. Le passage de camions de gros tonnage et même de semi-remorques comme nous avons eu à le constater, présage d'une dégradation inéluctable à court terme de cette voie qui relie la RN27 à la RN43 tout en desservant la commune de Settara et par ricochet celle de Ghebala. D'aucuns pensent que si aucune mesure n'est prise pour interdire la circulation sur cette voie étroite et pentue des gros tonnages, son revêtement sera irrémédiablement perdu. La route est-elle conçue pour supporter les gros tonnages ? D'aucuns pensent que non. Cette situation qui dérange énormément les automobilistes, fait dire à certains qu'il faudrait imposer aux poids lourds de prendre la RN27 jusqu'à El Milia avant de rallier Settara, en passant par la RN43.