Localité rurale, ayant fait une mue anarchique pour devenir en agglomération semi-urbaine dépourvue des commodités les plus simples pour permettre à ses résidants de mener une vie digne, la localité de Tanefdour, un groupement d'habitation de quelques 15 000 âmes du nord de la ville d'El Milia, est loin de vivre son temps. Traverser cette bourgade est d'abord une mission pénible de par l'impraticabilité d'une route, devenue au fil du temps la hantise, non seulement de ses habitants, mais aussi de ceux des régions situées plus au nord. Les camions de gros tonnage transportant du sable ont fini par l'achever. A Tanefdour, les traces de la vie se limitent à des façades de maison et de magasins couverts d'épaisses couches de poussière. L'eau est une denrée rare et le transport un privilège pour des habitants réduits au statut de personnes courant dans tous les sens pour vaincre leur misère. C'est d'ailleurs en ces termes : «Nous sommes des OVNI !», que s'est adressé un représentant de la société civile de cette bourgade au Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de sa récente visite à Jijel. Enumérant les multiples problèmes dont souffre ce village, qualifié de fantôme, cet habitant est allé jusqu'à dire que cette localité vit hors du temps. Et de rappeler qu'à Tanefdour il n'y a ni route ni téléphone ni réseau d'assainissement. Il a d'ailleurs fait part de son vœu de voir le téléphone arriver pour enfin permettre aux jeunes de se brancher aux technologies de communication. Des mouvements de protestation ont été menés à plusieurs reprises, mais rien n'est venu changer le triste visage de cette agglomération suspendue aux dernières nouvelles faisant état de la réalisation d'une route de contournement pour éloigner les poids lourds du village. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, après une longue attente des habitants, est venu lui-même annoncer la réalisation de cette route tant revendiquée. Un projet d'aménagement de la voie traversant le centre du village est en cours, selon le constat fait, mais les travaux peinent encore à venir à bout d'un terrain à drainer pour permettre l'évacuation des eaux pluviales.