La prochaine réunion de la tripartite, qui regroupera le gouvernement, l'UGTA et le patronat, est fortement attendue par le monde du travail. Sont inscrites à l'ordre du jour, les questions liées à la revalorisation du SNMG, et celles des allocations familiales et des mutuelles. C'est du moins ce qu'avance le discours officiel émanant de certains départements ministériels. Si le principe d'augmenter le SNMG, actuellement à 12 000 DA (120 euros), le plus bas du Maghreb, est partagé par toutes les parties, le niveau de valorisation reste une énigme. Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), joint hier par téléphone, se dit favorable pour « un pouvoir d'achat équitable », non sans poser quelques préalables. Notre interlocuteur a laissé entendre que l'option de la majoration des salaires devrait prendre en compte les paramètres de la productivité et de l'inflation. « Il faut prendre en considération le cadre général, le fonctionnement et la production des entreprises (…) Il faudrait également un mécanisme qui pourra pérenniser la politique des salaires », dira-t-il. La CAP s'aligne ainsi sur les arguments chers au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Depuis plusieurs années, le pouvoir d'achat des Algériens est laminé par les hausses intempestives des prix. Une étude en cours de finalisation au niveau de la centrale syndicale prévoit un budget familial établi à plus de 23 000 DA. C'est peu, selon les travailleurs qui, manifestement, peinent à joindre les deux bouts. Selon une autre étude menée par l'intersyndicale de l'éducation nationale, celle-ci fait ressortir la nécessité de porter le SNMG à 38 000 DA, en prenant en considération le prix moyen des produits sur le marché national. Le gouvernement avait inscrit, rappelons-le, 230 milliards de dinars dans le cadre du projet de loi portant loi de finances 2009, pour prendre en charge les incidences de l'augmentation du salaire national minimum garanti. M. M'rakech tient à préciser, par ailleurs, que la réunion de la tripartite, prévue au cours de la première décade de septembre prochain, ne sera pas exclusivement consacrée à débattre de l'augmentation du SNMG. Selon lui, elle sera également dédiée à faire le point sur la situation économique et sociale de l'Algérie. « Il est impérieux de valoriser l'environnement dans lequel évoluent les entreprises, en apportant des solutions appropriées aux problèmes posés », indique-t-il, estimant que la CAP entend soumettre une série de propositions capables de permettre aux entreprises d'évoluer dans un environnement adéquat. « Le patronat a des objectifs et des préoccupations. Il n'y a pas de sujet tabou. On ira débattre des problèmes de l'entreprise avec des arguments profonds », a-t-il affirmé.