Les trois partenaires gouvernement-UGTA-patronat qui se réuniront aujourd'hui en tripartite convergent d'ores et déjà sur certains points inscrits à l'ordre du jour comme ils divergent sur d'autres. Si la question du relèvement du salaire nationale minimum garanti (SNMG) est d'emblée acquise dans la mesure où celle-ci a été décidée par le président de la République. Il convient de souligner que la réglementation algérienne stipule que la révision du SNMG est du ressort du Chef de l'Etat. Ceci dit, les partenaires sociaux n'ont qu'à approuver et appliquer sa décision. Mais cela n'empêche pas le représentant des travailleurs de faire des propositions. Le patronat peut également donner son avis. Mais sans plus. En prévision de cette tripartite, l'UGTA a encore mis la barre plus haut en demandant une augmentation à 18 000 DA dans l'espoir de toucher, à défaut, les 15 000 DA réclamés lors de la 12e session de la tripartite tenue en octobre 2006. Pour le patronat, une révision à la hausse de 6000 DA de plus par rapport à l'actuel SNMG qui est de 12 000 DA relève de l'utopie. Il est vrai que les organisations patronales signataires du pacte économique et social ont donné leur accord de principe pour l'amélioration des salaires des travailleurs mais pas au détriment de leur outil de production d'autant plus qu'elles se disent dans l'incapacité de supporter une nouvelle charge financière. Du coup, le patronat va certainement sortir cette carte pour convaincre le gouvernement de maintenir le paiement des allocations familiales à sa charge. Il faut noter que l'Etat verse entre 300 et 600 dinars par enfant chaque mois à chaque travailleur exerçant que ce soit dans le secteur public ou privé et même dans les entreprises multinationales, chacun selon son revenu mensuel. Depuis les années 90, le gouvernement a demandé au patronat de prendre en charge cet aspect mais en vain. Une raison pour laquelle le gouvernement a derechef inscrit ce point dans sa feuille de route. Il est question également d'enclencher des pourparlers sur la création des mutuelles sociales. Un point inscrit par le gouvernement sur lequel les partenaires sociaux se disent favorable. En tout, il y a 7 à 8 points à discuter lors de ces deux jours. L'UGTA prévoit selon son SG Abdelmadjid Sidi Said de remettre sur la table des négociations le dossier relatif au régime indemnitaire, ainsi que celui lié aux œuvres sociales. Le problème du pouvoir d'achat sera évoqué, a indiqué le SG de l'UGTA assurant que les concertations en prévision de la tripartite se sont déroulées dans un «climat serein», avec l'espoir de parvenir à un consensus autour des points inscrits à l'ordre du jour. Pour le patronat, cette tripartite constitue une opportunité pour débattre de nombreux dossiers liés au monde du travail et à l'avenir des entreprises nationales. Il est question pour lui de clarifier l'impact des mesures contenues dans la loi des finances complémentaire de 2009 et dans la loi des finances de 2010. Dans ce contexte, le ministre de la PME/PMI , interpellé hier en marge des travaux de l'APN, a indiqué que lors de cette réunion, « le gouvernement expliquera les aspects positifs de ces mesures au plan de la préservation des emplois et de l'économie nationale et œuvrera à dissiper les craintes exprimées par les opérateurs économiques dans ce domaine ». Les trois partenaires revisiteront, aussi, à cette occasion, le pacte économique et social dont l'objectif est de faire une évaluation des trois années de sa mise en œuvre et peut être même lui prolonger sa durée de vie puisqu'il ne lui reste qu'une année de validité.