Mais dans la nuit de mardi, des incidents ont été constatés en haut du vieux marché du ksar de Ghardaïa, où une quarantaine de véhicules ont été pris pour cibles par des jeunes. Les propriétaires des voitures se sont rendu compte des dégâts le lendemain. Une nouvelle poste non encore inaugurée a été saccagée, de même que l'agence de l'Algérienne des eaux. La grève à laquelle a appelé la section locale de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a été largement suivie. L'action, pour rappel, a été lancée en signe de solidarité avec les commerçants activant à Melika. Ce sont en majorité des Mozabites du ksar de Bounoura. Leurs magasins ont été incendiés et saccagés lors des troubles du début de semaine. Les rideaux étaient baissés hier. L'activité commerciale était quasi morte. Seuls les boulangers ont assuré le service, d'un commun accord avec les représentants de l'UGCAA. Pour leur part, les enfants ont rejoint les bancs de l'école. Hormis la grève, l'activité dans la ville de Ghardaïa et dans les ksour de manière générale était ordinaire. En revanche, des blocs de pierre, témoignant des violences des derniers jours, sont éparpillés sur la route et au niveau du rond-point, en face de ksar Melika, et sur le pont menant vers les quartiers chaâmbi Thnia Thenia El Makhzen et Haï Messaoud. Les autorités locales avaient fait appel à des notabilités des deux communautés. Elles ont appelé au calme. Cependant, les séquelles des affrontements intercommunautaires restent visibles. «Mais l'ampleur donnée aux événements a été gonflée», selon Mouloud, un Mozabite de 37 ans habitant Melika. Le chef de daïra de Ghardaïa, El Helli Mahmoud, nous a indiqué qu'«il n'y a aucun problème entre les deux communautés mozabite et chaâmba». Notre interlocuteur reconnaît néanmoins que des incidents surviennent cycliquement.