Des affrontements ont éclaté dans la localité de Melika haut (Ghardaïa), opposant les habitants des cités Hadj Messaoud et Thenia El Makhzen à ceux de Melika, samedi et de dimanche, ont indiqué des citoyens de la ville. Une dizaine de personnes ont été légèrement blessées dans ces échauffourées qui se sont poursuivies hier matin. Les commerçants ibadites de la ville ont observé une grève pour réclamer davantage de sécurité après le saccage d'un magasin ; ils ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour demander la sécurité des biens et des personnes. La RN1 a été momentanément coupée à la circulation par des jeunes à l'aide de pierres et de pneus enflammés. Les habitants de Melika, des Mozabites, ont interpellé le wali de Ghardaïa, Ahmed Adli, lui demandant d'intervenir avant que la situation ne dégénère. Ce dernier a «ordonné hier l'ouverture d'une enquête sur les incidents ayant secoué la ville et la prise de mesures qui s'imposent à l'encontre de leurs auteurs», selon l'APS. Le wali a aussi indiqué qu'un dispositif de sécurité «visant la sécurisation des biens et des personnes sera également renforcé afin d'éviter les échauffourées récurrentes entre jeunes», précisant que «l'ensemble des problèmes peuvent être surmontés dans le calme, le dialogue et la concertation». Par ailleurs, des citoyens de la localité de Melika se sont déplacés hier à Alger, pour réclamer des autorités plus de protection et de sécurité. Khoudir Skouti, l'un des membres du groupe qui a observé un sit-in, hier, devant la Maison de la presse à Alger, a indiqué que «la police n'intervient pas pour ramener la sécurité. Il n'est pas normal que les forces de sécurité n'interviennent pas pour empêcher les attaques dont sont victimes les habitants de Melika haut, alors que quand il s'agit d'une manifestation pacifique, elles sont promptes à réagir». Contacté par téléphone, le chef de daïra de Ghardaïa, El Helli Mahmoud, a minimisé l'ampleur des affrontements : «Ce ne sont que quelques jeunes qui s'affrontent que dénonce le reste de la population.» Il ajoute que les services de sécurité sont «présents sur les lieux». A l'origine de ce «grabuge», un cimetière appartenant à la communauté mozabite qui aurait été endommagé par l'extension d'une route. La région de Ghardaïa est soumise, à intervalles réguliers, à des heurts entre communautés.