L'ambassadrice des Barbades, Rihanna, 25 ans et toutes ses dents de jeune louve du r'n'b, pop, reggae et autre dancehall, récipiendaire de nombreux Grammy Awwards, vendeuse exponentielle d'albums par millions (et téléchargements), élue parmi les 100 plus influentes personnalités de 2012 par le magazine Time, a drainé une innombrable foule juvénile. Bien que Rihanna soit montée sur scène avec une heure de retard. Mais quand on aime, on ne compte pas. Rihanna se rattrapera de par un inaugural concert très «show» du Festival Mawazine : Musiques du monde ! Et le public n'a pas été déçu du voyage, enfin le «trip» : Barbades-Etats-Unis-Maroc. Une escale entrant dans le cadre de sa tournée mondiale «Diamonds World Tour». Rihanna a communié et vibré avec son public en lui présentant une performance scénique, chorégraphique, pyrotechnique, gothique, futuriste, où évoluait un big band : six danseuses, deux choristes, deux claviéristes, un guitariste et un batteur. Avec des figures de style chorégraphique, tantôt en rang serré, tantôt en rang d'oignon, sortant d'un écran géant conique coulissant de bas en haut. Une trouvaille du Diamonds World Tour. Une bande originale tournant autour d'une voix royale, une présence, une énergie, une aura, une sensualité et puis, cette grâce, Rihanna ! C'est une bête de scène, une entertainer, quoi ! Lors de ce concert, la meilleure ouverture du festival depuis 12 ans, Rihanna a appliqué à la lettre sa discographie. Elle n'a pas laissé le public (Hypnotized) s'interroger : Who's That Chick ? Ou What's My Name. Ses fans semblaient lui répondre : The One. Alors, Rihanna le leur rend bien : Loud (fort) et sans ambages : Please, don't stop the music. «Vous m'avez manqué (where have you been ?), cela fait un longtemps que l'on ne s'est pas vu (4 ans). Je vous remercie pour votre amour et vos encouragements. Je suis ravie, je viens d'un coin si loin et si petit, les Barbades, et je me produis au Maroc. Cela me bluffe !…», accueillera-t-elle la foule «sentimentale» et compacte. Aussi, Rihanna, la chevelure blonde lâchée avec une partie rasée aux racines noires (roots, quoi !), body et fuseau noir, longiligne et grâcieuse déclinera une playlist de circonstance. Ainsi, elle mettra sens dessus dessous le public avec Rehab, Unfaithful, Throw your hands up, The One, Where have you been, What's my name… Et ce, en se déhanchant, sautillant (jump), se payant un bain de foule…en délire, en descendant dans l'espace payant Black (tout près de la scène), s'hydratant (elle a mouillé pas le burnous mais le maillot) ou encore taquinant l'assistance : «Je ne vous entend pas, plus fort ! Est-ce que vous passez du bon temps ?» Rihanna fera fort avec My umbrella, Rude boy, Man down où elle interprètera une «rude girl» (fille voyou) tout juste sortie de Trenchtown (Kingston, Jamaïque) patrie du reggae, avec des fulgurances dancehall, calypso ou encore steady, rock star où elle est en pâmoison avec son guitariste plus tôt pop-heavy metal, Please Don't stop the music et stay, son hit du moment. C'est que Rihanna n'a pas du tout été dépaysée. Tous ses succès étaient chantés en chœur pour ne pas dire par cœur. Ses chansons ne lui appartenaient plus. Et comme elle le dit si bien The last song ( la dernière chanson), ce fut Diamonds. «Vous ne pouvez pas rentrer à la maison sans cette chanson. !» En guise d'au-revoir en saluant tout bas avec déférence son public en or et applaudira son groupe (Take a bow).