Distant de deux kilomètres du chef-lieu communal, Lourika est l'un des villages qui forment la périphérie nord-ouest de Tizi Ghenif, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Pour y accéder, on emprunte un chemin vicinal reliant le chef-lieu de daïra à Tahechat, une localité de la commune de M'Kira. La majorité des habitations sont situées en contrebas de la route. Elles sont rangées de bas en haut, bien accrochées à la falaise, longées par une piste de près de 500 mètres. Impraticable, la route se trouve dans un état de délabrement avancé, nécessitant aménagement et revêtement. « Cette voie a une ressemblance lointaine à une route. De plus, elle ne dessert pas toutes les maisons, à l'exemple de la mienne située à l'extrémité basse du village. Cela me contraint à chaque fois d'abandonner mon véhicule loin de mon domicile », affirme un habitant, chauffeur de taxi de son état. En outre, toujours en matière de commodités de base, l'assainissement fait défaut : certains citoyens ont réalisé eux-mêmes un réseau il y a quelques années, mais son efficacité s'est amenuisée au fil du temps. D'autres n'avaient d'autre choix que d'opter pour les fosses septiques qui, à la longue, représentent une menace sur la santé des riverains. Quant à la préoccupation majeure qui laisse la population dans le désarroi, est sans conteste le fait que les terrains du village ne sont pas cadastrés. Par conséquent, ils ne peuvent pas postuler à l'aide financière pour l'auto-construction. « C'est injuste ! On doit revoir cette loi qui nous prive d'un droit destiné à tous les Algériens répondant aux critères requis », disent-ils. En matière d'infrastructures publiques, cette petite localité dépend de la municipalité dans tous les domaines. « Nos enfants sont scolarisés au niveau des écoles de la ville. Qu'il pleuve ou qu'il vente, ils parcourent à pied la distance de 2 km qui sépare notre village de la ville », affirment nos interlocuteurs. Le ramassage scolaire fait défaut, à l'image de la majorité des villages des communes rurales où les collectivités locales n'ont pas les moyens d'acquérir un parc de véhicules nécessaires à cette tâche. Par ailleurs, à quelques pas de là, il existe deux hameaux très proches de Lourika, à savoir Vouslama et Irsane. Ce dernier demeure isolé, sans voie d'accès. Les habitants sont las de conjurer les responsables locaux pour l'aménagement et le revêtement de la piste agricole menant à Thala Ouaâmar, Irsane et Thaghanimth-Tahechat. « Cette piste touche le territoire des communes limitrophes de la daïra. J'ai saisi personnellement et à maintes reprises les deux P/APC pour qu'ils se penchent sur le cas de ce chemin combien important pour nous, en vain jusqu'à présent », déclare avec beaucoup d'amertume M. Tazkrit.