Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) revient à la charge. Ses responsables ont décidé en effet de reprendre le chemin de la contestation. Le CNAPEST prévoit ainsi de paralyser mardi prochain les lycées en organisant une journée de protestation à l'échelle nationale. A travers cette action, le CNAPEST entend dénoncer la répression que subissent les membres de son conseil national et les composantes des syndicats autonomes d'une manière générale. Le CNAPEST compte également recourir à la rétention des notes des examens. Les animateurs du syndicat précisent que cela ne veut pas dire qu'ils boycotteront les corrections. Il s'agit seulement, précisent-ils, de ne pas remettre les copies d'examen à l'administration. « Les élèves examineront normalement. Ils auront également les notes de leurs devoirs et compositions ainsi que leurs bulletins, mais nous n'envisageons pas de remettre les notes en question à l'administration et, par conséquent, il n'y aura pas de conseils des classes », dira M. Lemdani, le chargé de l'information du CNAPEST. A ce propos, M. Lemdani a indiqué, lors d'une conférence de presse animée hier au siège du CNES, que les enseignants ne peuvent rester les bras croisés, alors qu'« ils subissent des injustices au quotidien ». Pour appuyer ses dires, il révélera que certains délégués du CNAPEST et membres du conseil national ont été traduits devant les tribunaux. D'autres auraient été suspendus de leurs fonctions en raison de leurs activités syndicales. « A Chlef, Bordj Bou Arréridj et Tizi Ouzou, des enseignants affiliés au CNAPEST ont été malmenés. L'académie est en train de chasser au sens propre du terme nos délégués », a-t-il affirmé. Pour faire face à cette situation, les syndicats autonomes planchent actuellement sur un projet pouvant déboucher sur la création d'un front uni ou d'une confédération afin de gagner en efficacité. « Ces propositions sont au stade de la réflexion », a souligné le représentant du CNAPEST. A cette occasion, M. Lemdani a tenu à réitérer son soutien aux membres du Conseil des lycées d'Alger (CLA). Le CNAPEST réussira-t-il maintenant à mener son action ? Difficile à dire d'autant que les pouvoirs publics paraissent avoir trouvé la parade. Pour faire « avorter » les projets de grève des syndicats du secteur, le ministère de l'Education nationale a opté depuis un certain temps pour la « technique » des dépôts de plainte auprès de la justice. Dernièrement, le département de Benbouzid a recouru à ce procédé pour obtenir l'annulation d'une action de protestation des enseignants. Le même scénario s'est produit avec le CLA. Le premier responsable de ce syndicat a d'ailleurs été poursuivi en justice par l'académie d'Alger.