Treize nouveaux cas de grippe A (H1N1) ont été confirmés par le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie, a annoncé hier le secrétaire général du ministère de la Santé, M. Chakou, lors d'une conférence de presse dont l'ordre du jour est la grippe A(H1N1). Cinq cas à Constantine, 4 à Blida des (Chinois), 2 à Tlemcen, 1 à Alger (un citoyen de Tiaret revenant de Barcelone détecté à l'aéroport Houari Boumediène, et un autre à Sétif. Le nombre de cas s'élève à 121 depuis le 22 juin dernier, date de l'enregistrement du premier cas en Algérie. L'épidémie est désormais déclarée puisqu'un foyer autochtone a fait son apparition. Aucun détail concernant les patients confirmés positifs au virus H1N1 n'a été donné. Le profil épidémiologique de la grippe A (H1N1) en Algérie, a-t-il expliqué, se caractérise par un tableau clinique majoritairement bénin et la moyenne d'âge des personnes atteintes est de 23 ans avec des extrêmes (5 mois et 60 ans). Le conférencier a signalé que la majorité des cas est venue d'Espagne, des USA, de France, d'Arabie Saoudite, mais heureusement aucun décès n'a été enregistré à ce jour. Il précise par contre que « des cas autochtones sont de plus en plus nombreux ». M. Chakou n'a pas écarté le risque de voir le nombre de cas augmenter dans les prochains jours. « D'autant que le nombre de personnes infectées durant le mois d'octobre est le double de ce que nous avons enregistré depuis le mois de juin », a-t-il indiqué, précisant que toutes les mesures sont prises pour empêcher la propagation rapide du virus. Selon lui, deux systèmes de surveillance ont été mis en place en Algérie suite à l'émergence de ce virus. Devant ce nombre important de cas enregistrés ces dernières semaines, ceci constitue d'après M. Chakou, le précurseur d'une phase de circulation locale du virus H1N1. Il a rappelé, par ailleurs, les principales mesures prises par le ministère de la Santé en précisant que le nombre d'hôpitaux de référence qui était de 50 est passé actuellement à 110, couvrant les 48 wilayas. Il est aussi question de la mise en place d'un réseau de postes sentinelles de surveillance de la grippe A (H1N1), l'élaboration d'un dispositif de prise en charge en milieu scolaire, la disponibilité des antiviraux (Tamiflu et Saiflu) ainsi qu'un stock d'un autre antiviral dans le cas de résistance à ces premiers. Pour ce qui est de l'élaboration de la stratégie de vaccination contre la grippe pandémique A, il a affirmé que « 20 millions de doses de vaccin ont été commandées auprès du laboratoire britannique Glakso Smith Kline (GSK) et les premières doses (900 000) seront réceptionnées au début du mois de décembre. Les autres quantités arriveront progressivement », a-t-il ajouté. Cette vaccination non obligatoire concernera, a-t-il précisé, en premier lieu le personnel médical puis suivront les femmes enceintes, les personnes souffrant d'obésité et autres maladies chroniques et une surveillance post-vaccinale sera également assurée. Le calendrier précis de la campagne de vaccination contre la grippe A sera communiqué incessamment, a-t-il précisé. A la question de savoir si des dispositions spécifiques sont prévues pour éviter la contamination au retour des pèlerins, le secrétaire général du ministère de la Santé a tenu à préciser que tous les hadjis seront contrôlés à leur arrivée aux aéroports. « Ils ne seront pas mis en quarantaine. Ils seront tous contrôlés avec des prises de température par les caméras thermiques ainsi que par des thermomètres jetables. Il ne faut pas oublier que chaque pèlerin a eu sa boite d'antiviral pour un traitement complet dans le cas où il serait contaminé par le virus. Ils ont été également vaccinés contre la grippe saisonnière », a-t-il rassuré. A la question pourquoi n'ont-ils pas été vaccinés contre la grippe A (H1N1) le 30 octobre comme prévu, M. Chakou s'est contenté de dire que le vaccin n'avait pas eu encore son autorisation de mise sur le marché (AMM) dans son pays d'origine, où il a été fabriqué, à savoir le Canada.