Le ministre de la santé et de la population a annoncé hier que 102 enfants sont atteints de la grippe A/H1N1 sur les 389 personnes contaminées par le virus. 450 000 doses de vaccin ont été livrées à l'Algérie pour cette semaine. La vaccination débutera après le contrôle de ces doses par l'institut Pasteur d'Algérie. La multiplication des cas de contamination par le virus H1N1, responsable de la grippe A, a causé, mardi soir, trois morts qui viennent s'ajouter à la liste des 13 décès enregistrés jusqu'à dimanche dernier. C'est ce qui a été annoncé par M. Abdeslam Chakou, secrétaire général du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue, hier, au siège du département de Barkat. Il a déclaré que jusqu'ici, 389 cas, dont 102 enfants, ont été confirmés par le laboratoire de référence OMS de l'Institut Pasteur d'Algérie. Trois écoles et 31 classes ont été fermées suite à la propagation de ce virus. Il a indiqué que sur les 48 wilayas que compte l'Algérie, 33 ont été touchées par cette maladie qui commence à prendre de l'ampleur. “Nous sommes à la phase ascendante du pic de l'épidémie de la grippe A/ H1N1”, a-t-il ajouté. Cependant, il a rassuré en affirmant que le cas de l'Algérie est relativement moins grave comparé à d'autres pays, notamment ceux de l'hémisphère nord ainsi que nos voisins, le Maroc avec 2 000 cas et 12 décès et la Tunisie qui a enregistré 5 décès sur 1 000 cas de contamination. À analyser ces chiffres, nos voisins semblent toutefois avoir mieux riposté à la maladie. Mais le niveau d'alerte étant à son maximum, le ministère va présenter chaque mercredi un point de situation à la presse, selon le secrétaire général. Concernant les vaccins contre cette grippe, le secrétaire général du ministère de la Santé a affirmé que les premières doses commandées par le gouvernement algérien ont été livrées cette semaine. Il s'agit de 450 000 doses de la livraison de la première semaine du mois de décembre. “Le reste des doses de vaccination sera livré selon le calendrier établi par le gouvernement et les laboratoires pharmaceutiques. Chaque semaine, nous recevrons un quota. D'ici à la fin du mois de décembre 900 000 doses seront livrées”, a-t-il indiqué. M. Chakou a ajouté que ces vaccins sont stockés au niveau de l'aéroport ainsi qu'à l'Institut Pasteur d'Algérie afin d'être contrôlés avant le début de la campagne de vaccination. “Ces doses doivent être contrôlées par les spécialistes de l'Institut Pasteur d'Algérie avant de procéder à la campagne de vaccination. Nous ne pouvons hâter ces analyses pour vacciner les citoyens. Cela prendra le temps qu'il faut”, a précisé le représentant du département de Barkat. Il faut compter près d'une semaine pour analyser et contrôler ces doses. La campagne de vaccination devrait débuter donc aux environs de la mi-décembre. Ainsi, elle concernera dans un premier temps le personnel médical, les éléments des corps constitués, les femmes enceintes, l'entourage des bébés de moins de six mois, les enfants âgés de plus de six mois et les jeunes adultes de moins de 24 ans et les malades chroniques. À partir de là, un million de personnes seront vaccinées au mois de janvier, 4,2 millions en février et le reste des personnes le sera suivant le planning de réception des doses de vaccin. Le représentant du ministère de la santé insistera sur la prise en charge de la femme enceinte et a déclaré qu'«elle fera l'objet d'une instruction spécifique». Il faut noter que les autorités sanitaires ont augmenté le nombre des hôpitaux de référence et ont renforcé les services de réanimation opérationnels en équipements. Le secrétaire général du ministère de la santé a notamment évoqué 1 400 lits dans les services de réanimation de différents hôpitaux qui ont été libérés pour la prise en charge des cas de complication de la grippe A/H1N1. Au sujet de la grippe saisonnière, M. Chakou rejoint l'idée des spécialistes internationaux. “à ce niveau d'épidémie, il ne s'agit que de grippe A/H1N1. Il y a des cas bénins et des cas de complication. Ce virus est cent fois plus virulent et mortel que celui de la grippe saisonnière”, a-t-il indiqué. Par ailleurs, le représentant du ministère de la santé a longuement parlé des effets négatifs du vaccin contre le virus H1N1 et affirmé que “le vaccin est le même de par le monde et présente les mêmes effets secondaires. Il n'y a pas de vaccin qui ne comporte pas de risque, jusqu'à celui contre la rougeole”, a conclu M. Chakou.