-Quel est votre avis sur l'état de développement de la publicité en ligne en Algérie? Quelles sont vos prévisions ? Les chiffres de la publicité en ligne sont en constante croissance depuis plusieurs années. Mais les niveaux atteints dans notre pays sont encore loin de ce que l'on peut voir dans d'autres pays de la région. Le faible taux de pénétration de l'internet à domicile (20%), la faible vitesse de connexion, mais également le manque de données fiables et pertinentes sur les chiffres d'audience empêchent actuellement les acteurs de la publicité en ligne d'augmenter leurs investissements dans le domaine. Toutefois, nous restons optimistes quant à l'avenir, le lancement de la 3G permettra de créer un véritable boom dans le secteur grâce au fort taux de pénétration du téléphone mobile en Algérie (110%). -Est-ce que la publicité en ligne se substitue aux autres outils de communication ? La publicité en ligne ne peut se substituer totalement aux autres outils de communication. Nous sommes actuellement dans une époque où les outils et les médias se complètement entre eux. Difficile d'imaginer une campagne publicitaire qui ne se décline que sur un seul un média. La publicité en ligne vient forcément en complément de campagnes en cross-media. -Quel est le profil des annonceurs ? Aujourd'hui, nous trouvons sur le web deux types d'annonceurs : ceux dont la cible concerne les catégories socio-professionnelles élevées (secteurs des banques, assurances, automobile, immobilier…), et ceux qui ciblent les jeunes (téléphonie mobile, boissons, produits de consommation courante…) Pour attirer de nouveaux secteurs vers le web, il faudrait une diversification de l'offre de contenus spécialisés. Par exemple, dans le secteur des produits féminins les audiences les plus élevées proviennent de sites étrangers qui affichent des prix très élevés, ce qui empêche les annonceurs du secteur d'investir dans le web et il n'y a malheureusement pas de sites algériens qui puisse rivaliser avec eux. -Pouvez-vous nous livrer une estimation du budget annuel ou mensuel consacré à la publicité en ligne par les annonceurs? Malheureusement nous n'avons aucun chiffre fiable et pertinent sur la publicité en ligne en Algérie. Nous sommes donc obligés de passer par des estimations sur des données globales. Celles-ci estiment le marché de la publicité en ligne à 3% du marché total de la publicité en Algérie, soit environ 360 millions de dinars. -Quels sont les portails publicitaires privilégiés des annonceurs ? Aujourd'hui, les portails électroniques des grands groupes de presse algériens se taillent une grande part du marché publicitaire. Nous trouvons également quelques pure players dans le domaine de l'information. Ensuite, il y a les sites spécialisés dans les petites annonces, la musique, le sport. Il faut tout de même signaler qu'il y a un vrai manque dans le domaine des éditeurs de contenus, ce qui fait en sorte qu'une quinzaine de sites se partagent plus de 90% des revenus publicitaires. -Quelles sont les raisons qui font que certaines entreprises restent frileuses à ce moyen de communication ? Nous remarquons déjà que les entreprises qui utilisent Internet sont plus enclines à communiquer dessus. Raison pour laquelle on trouve très peu d'entreprises du secteur public qui communiquent sur le web. Ensuite, on note que certains secteurs restent réticents à communiquer sur le web car ils estiment que leur cible ne se trouve pas forcément dessus. On a parlé du secteur des produits féminins, mais également de l'agroalimentaire, les produits pour professionnels, le secteur énergétique… -Est-ce que la publicité par SMS tend à se développer en Algérie? En effet, c'est une pratique de plus en plus demandée par les annonceurs. Nous obtenons d'ailleurs d'excellents résultats grâce au Smsing, mais également grâce à l'e-mailing.