Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est arrivé largement en tête du premier tour du 28 juillet avec 39,2% des voix, devant Soumaïla Cissé qui a obtenu 19,4% des votes, selon les résultats officiels publiés vendredi. Mais l'issue du second tour reste incertaine, alors que 26 autres candidats – dont l'un avait retiré sa candidature – ont recueilli plus de 40% des suffrages et que des observateurs évoquent la possible constitution d'un front «Tout sauf IBK». Ces tractations ont toutefois été bousculées, hier, par le ralliement du candidat du plus grand parti malien, l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), arrivé en troisième position avec près de 9,6% des voix, qui a apporté son soutien à titre personnel à Ibrahim Boubacar Keïta. «J'appelle à voter au second tour pour Ibrahim Boubacar Keïta. Avec IBK, nous sommes à l'Internationale socialiste, nous partageons les mêmes valeurs», a déclaré Dramane Dembélé au cours d'une conférence de presse à Bamako. La veille, l'Adéma avait pourtant appelé à voter pour Soumaïla Cissé, qui est au côté du Front pour la démocratie et la République (FDR), coalition de partis et de mouvements de la société civile créée après le coup d'Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes djihadistes. «La décision de Dembélé n'engage que lui seul. C'est le parti qui décide. Les militants suivront notre mot d'ordre de voter pour Soumaïla Cissé», a assuré le président par intérim de l'Adéma, Iba N'Diaye. Dramane Dembélé, un ingénieur de 46 ans, avait été choisi, à la surprise générale, comme candidat par l'Adéma, où il n'était pas considéré comme un personnage de premier plan. Il ne reste aux deux finalistes que six jours pour mener leur campagne dans un pays déstabilisé par un an et demi de crise politico-militaire. Soutien de poids La mobilisation des Maliens pour le second tour reste une inconnue importante, après le taux de participation exceptionnel de 51,5%, au premier tour, dans un pays où elle n'avait jamais dépassé 38%, mais plus de 403 000 bulletins ont été déclarés nuls. Malgré les inquiétudes, le premier tour s'est déroulé sans aucun incident majeur et a fortement mobilisé les Maliens, signe de leur volonté de sortir au plus vite d'un an et demi de crise. Cette crise a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le Nord, suivie par un coup d'Etat, une occupation du Nord par des groupes criminels et djihadistes liés à Al Qaîda et enfin une intervention armée étrangère initiée par la France pour les en chasser.