À une semaine du second tour de l'élection présidentielle malienne, les tractations vont bon train à Bamako, et le vainqueur du premier tour, Ibrahim Boubacar Keïta, risque de se voir barrer la route par son poursuivant immédiat, qui se serait assuré du report des voix, du troisième et du quatrième. Un second tour de la présidentielle au Mali opposera Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé largement en tête du premier tour du 28 juillet avec 39,2 % des voix, à Soumaïla Cissé, qui a obtenu pour sa part 19,4 % des voix, selon les résultats officiels publiés hier. Ce second tour doit avoir lieu le 11 août, ce qui laisse à peine neuf jours aux deux candidats pour mener leur campagne. Des "tendances" portant sur un tiers des bulletins données le 30 juillet par le colonel Coulibaly faisaient état d'une "large avance" d'Ibrahim Boubacar Keïta, face à son principal rival Soumaïla Cissé. L'annonce d'un second tour devrait apaiser et rassurer les partisans de Soumaïla Cissé car, en dépit de son avance de 20 points, une victoire au second tour de M. Keïta, dit IBK, est loin d'être acquise. La logique voudrait que les voix de Dramane Dembélé et Modibo Sidibé, les candidats arrivés en troisième et quatrième position, soit 14,5 %, se reportent sur Soumaïla Cissé, les trois candidats appartenant au Front pour la démocratie et la République, coalition de partis et de mouvements de la société civile. Tout dépendra également des consignes de vote des autres candidats au premier tour qui représentent au total plus du quart des votants. Ceci étant, les tractations politiques se poursuivaient, hier, au Mali avant le second tour de la présidentielle qui s'annonce serré le 11 août entre Ibrahim Boubacar Keïta, un cacique de la vie politique, et Soumaïla Cissé, un économiste, qui a déjà reçu le soutien du candidat arrivé en troisième position. L'issue du second tout reste incertaine, alors que 26 autres candidats - dont l'un avait retiré sa candidature - ont recueilli plus de 40% des suffrages et que des observateurs évoquent la possible constitution d'un front "tout sauf IBK". Le plus grand parti malien, l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), dont le candidat Dramane Dembélé est arrivé en troisième position avec près de 9,6% des voix, a déjà apporté son soutien à Soumaïla Cissé. La logique voudrait que le candidat arrivé en quatrième position, Modibo Sidibé (4,9%), se reporte également sur Soumaïla Cissé. Tous trois sont membres du Front pour la démocratie et la République (FDR), coalition de partis et de mouvements de la société civile créée après le coup d'Etat du 22 mars 2012, qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes djihadistes. Il ne reste aux deux finalistes que six jours pour mener leur campagne dans un pays qui a été déstabilisé par un an et demi de crise politico-militaire. La mobilisation des Maliens pour le second tour reste une inconnue importante, après le taux de participation exceptionnel de 51,5%, au premier, dans un pays où elle n'avait jamais dépassé 38%, mais plus de 403.000 bulletins ont été déclarés nuls. Soumaïla Cissé s'est d'ailleurs interrogé sur ces bulletins nuls et a exigé que, pour le second tour, "des mesures concrètes soient prises pour juguler la fraude" qui a caractérisé selon lui le premier tour. Malgré les inquiétudes, le premier tour s'était déroulé sans aucun incident majeur et avait fortement mobilisé les Maliens. R. I./Agences Nom Adresse email