Soumaïla Cissé, 63 ans, le candidat de l'Union pour la république et la démocratie, qui comptait construire avec les 24 autres candidats une alliance « tout sauf Ibrahim Boubacar Keïta » du Rassemblement pour le Mali, pour arriver au palais Koulouba, doit revoir sa stratégie. Dramane Dembélé, 46 ans, le candidat de l'Alliance pour la démocratie au Mali, arrivé 3e au premier tour, appelle, contre l'avis de son parti, à voter pour Ibrahim Boubacar Keïta, lors du second tour. « J'appelle à voter au second tour pour Ibrahim Boubacar Keïta. Avec IBK, nous sommes à l'Internationale socialiste, nous partageons les mêmes valeurs », dit-il. « Mon parti ne m'a pas consulté avant d'appeler à voter pour Soumaïla Cissé (...) », ajoute-t-il. « La décision de Dembélé n'engage que lui seul. C'est le parti qui décide. Les militants suivront notre mot d'ordre de voter pour Soumaïla Cissé », assure Iba N'Diaye, le président par intérim de l'Adéma. Mais au-delà des résultats et des reports de voix, les résultats du premier tour ont révélé une répartition géographique des votes dangereuse : IBK a fait le plein de voix dans le sud du pays et Soumaïla Cissé, qui est originaire du Nord, a raflé la mise à Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, les trois régions qui appellent aujourd'hui l'administration à « juguler la fraude » et à préparer un « plan Marshall » pour développer le Nord, longtemps défavorisé.