La culture oléicole au niveau de la wilaya de Skikda a enregistré au cours de ces neuf dernières années une progression tumultueuse, qui se répercutera, comme on le verra plus tard, sur la production. Les services techniques de la DSA estiment aujourd'hui la hausse des superficies oléicoles à 46 % durant cette période puisqu'elles sont passées de 4 395 ha, en 2000, à 9 540 pour cette année. Certes, les superficies se sont nettement accrues, mais elles n'ont cependant toujours pas été à la hauteur de la production. Explication : en 2004 par exemple, les services techniques de la DSA ont enregistré une production de l'ordre de 260 000 q, un record jamais égalé depuis. En effet, la chute progressive de la récolte oléicole dans la wilaya de Skikda a démarré en 2006 avec 206 000 q enregistrés. Mais les plus grandes pertes dans la filière avaient été enregistrées en 2007 avec 30 % des pertes sur la production oléicole, qui était nettement en deçà des prévisions de la DSA. Les conditions climatiques, notamment la forte sécheresse ayant frappé la wilaya, ont défavorisé la campagne, et l'on n'a réussi à produire que 180 000 q. Aujourd'hui, la campagne 2009-2010 vient de démarrer à Skikda, et les agriculteurs des différentes communes s'adonnent déjà à la récolte des olives, dont la production est jugée « appréciable » cette année. En effet, selon le directeur des services techniques de la DSA, la production prévisionnelle est estimée à 216 000 q. Celle de l'huile d'olive est pour sa part estimée à 47 670 hl pour un rendement moyen de 38 q/ha. Les bonnes conditions climatiques sont, entre autres, les principaux facteurs de ce changement de tendance, en plus des nouvelles mesures incitatives qui viennent d'être mises en place par le ministère de l'Agriculture. Ces dernières consistent à soutenir financièrement l'agriculteur (matériel et filet de récolte), de l'ordre de 30 % sur le matériel. Selon le directeur de la DSA, « cette mesure vise essentiellement à encourager les agriculteurs à utiliser des méthodes plus modernes et assurer ainsi une bonne récolte ». En effet, la cueillette était traditionnellement effectuée par le gaulage, un moyen traditionnel et archaïque rapide et moins contraignant, consistant à battre l'arbre au bâton, ce qui causait beaucoup de désagréments (à l'arbre et à la production). L'utilisation du filet de récolte fait aujourd'hui la quasi-unanimité car il a de nombreux avantages, notamment celui de protéger les futures récoltes. Les services agricoles espèrent la progression, au fur et à mesure, de l'utilisation du matériel. L'autre bonne nouvelle, et pas des moindres, est relative, quant à elle, à une futur labellisation du produit. Selon le même responsable, l'huile d'olive de la zone de Bekkouche Lakhdar, communément désignée sous l'appellation Gastu, de par sa qualité gustative et olfactive, est potentiellement retenue. En effet, depuis deux ans déjà, les techniciens de l'institut technique d'arboriculture fruitière (ITAF) effectuent des sorties sur terrain pour relever des échantillons aux fins d'analyse. « La labellisation constitue une référence de la qualité contrôlée ; le produit aura plus de valeur commerciale », a conclu le DSA.