En conclave depuis jeudi dernier, les membres de la commission restreinte, installée par l'Observatoire de l'évolution de la production avicole, se penchent sur «l'incompréhensible» (dixit le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa) flambée des prix des viandes blanches (entre 470 et 500 DA le kilo). Lors de différentes réunions entre professionnels de la filière avicole, ces derniers ont unanimement imputé cette situation à la hausse du prix de l'aliment du poussin. Selon eux, il est extrêmement élevé (5000 DA le quintal) poussant de nombreux éleveurs à limiter leur production. En août dernier, une réunion avait regroupé les aviculteurs et les importateurs d'aliment de volaille (notamment maïs et soja). Ces derniers sont accusés de faire dans la «spéculation» et de «profiter» des aides que leur accorde l'Etat dans le but de stabiliser le prix (entre 230 et 228 DA le kilo). Cette aide, faut-il le préciser, consiste en l'exonération de la TVA, mais aussi des droits et taxes douaniers, représentant une minoration de près de 50% de la valeur des produits entrant dans la composition de l'aliment de la volaille. Néanmoins, sur le terrain, les résultats sont loin d'être ceux escomptés, poussant Mourad Dhif, président de la Commission nationale des viandes blanches, à se demander, dans les colonnes des journaux, «pourquoi une telle flambée, alors que l'Etat subventionne ce produit et que des aides ont été accordées pour structurer la filière avicole de façon durable et d'assurer aux consommateurs des produits à des prix raisonnables». Face à cette situation, les membres de l'Observatoire de l'évolution de la production avicole ont installé, jeudi dernier, au siège du ministère de l'Agriculture dont ils dépendent, une commission restreinte chargée de trouver les solutions à même de réguler le marché dans les plus brefs délais. Depuis, le conclave n'a toujours pas pris fin. Mais selon certaines indiscrétions, il est question de mettre fin aux avantages accordés aux importateurs d'aliments de volaille et de revenir à l'Office national de l'aliment du bétail (ONAB), la structure qui approvisionnait jadis les aviculteurs. Est-ce la bonne solution ? Les avis divergent entre ceux qui sont opposés au monopole et les nostalgiques du secteur public. Entre les deux, le salarié, qui a perdu le goût de la viande rouge vu son prix excessif, attendra encore longtemps pour savourer un poulet sans ruiner son budget familial.