Une hausse qui répond au principe de l'offre et de la demande, estiment-ils. Aziz, un aviculteur de Azazga, a souligné que l'aliment de bétail pose problème. « Le prix de l'aliment du poussin est très élevé, 5.000 DA le quintal, chose qui n'arrange pas les éleveurs qui refusent de produire en cette période car ils n'ont aucune marge bénéficiaire », regrette notre interlocuteur. Et d'ajouter : « Les agriculteurs vendent le poulet à 280 DA le kg aux abattoirs qui, à leur tour, le cèdent aux aviculteurs à 400 DA le kg, ce qui fait que le poulet arrive à 450, voire 500 DA le kg, sur le marché de détail », explique-t-il. M. Aïdouni, président du Conseil national de la filière avicole, a imputé cette fluctuation à la hausse du prix de la matière première importée (soja et maïs) qui est cotée en bourse. Il explique que d'autres raisons ont également contribué à cette hausse des prix, dont la forte demande en période estivale. « Le poulet est très demandé dans les camps de vacances et particulièrement lors des fêtes de mariage », a-t-il souligné. M. Aïdouni a regretté, cependant, le fait que le fonctionnement de la filière avicole soit resté à l'état traditionnel. « Le manque de matériel de pointe et adéquat telle la climatisation du bâtiment fait que les éleveurs abandonnent la production en cette période de l'année car la chaleur est à l'origine de la mort des poussins », a-t-il expliqué. « Cependant, la crise ne va pas durer. Selon les estimations de la profession, tout rentrera dans l'ordre à partir de la deuxième quinzaine du mois de septembre », a-t-il rassuré. Dans ce contexte, le même responsable a annoncé que son institution est en train d'installer des conseils de wilaya de la filière agricole. « La phase d'élection régionale se tiendra à partir du 5 septembre en vue de réorganiser la filière, normaliser le prix des aliments et celui du poulet », a-t-il précisé. D'après M. Mustapha Zebdi, président de l'Association de la protection des consommateurs, « l'Etat a exonéré les éleveurs de la TVA et des taxes douanières sur l'aliment de volaille. Une mesure qui aurait dû, normalement, avoir un impact sur les prix », dira-t-il. Et d'ajouter : « Les prix sont élevés, ce qui n'est pas normal ». Il a révélé, par ailleurs, que 80% des aviculteurs ne sont pas agréés et leurs structures ne sont pas conformes aux normes. Pourtant, ces derniers couvrent plus de 50% de la production nationale. M. Mourad Dhif, président de la Commission nationale des viandes blanches, est resté perplexe par rapport à cette flambée. Selon lui, les prix dépassent tout entendement. « Pourquoi une telle flambée alors que l'Etat subventionne ce produit ? », s'est-il interrogé. Et d'ajouter : « Tout cela avait été décidé afin de structurer la filière avicole de façon durable et d'assurer aux consommateurs des produits à des prix raisonnables notamment durant les périodes où il y a une forte demande sur ce produit », a-t-il noté. Il pointe du doigt les commerçants qui, selon lui, « spéculent comme bon leur semble ». M. Dhif a précisé que certains commerçants profitent de la forte demande, pendant certaines périodes de l'année, pour revoir à la hausse les prix.