Une bonne nouvelle pour les aviculteurs qui craignaient la disparition de leur activité dès 2007. L'Algérie a décidé de rouvrir ses frontières avec la France aux importations d'intrants avicoles d'élevage. Une décision qui d'une part, traduit la confiance dans l'efficacité des mesures prises par la France dans le domaine de la lutte contre la grippe aviaire, et qui constitue, d'autre part, un soulagement pour nos aviculteurs. Ces derniers craignaient en fait la disparition de la filière avicole dès janvier 2007, si les frontières aux importations d'intrants avicoles demeurent fermées. On rappelle que dès l'apparition du virus H5N1 aux Pays-Bas et en Allemagne en 2003, il a été interdit d'importer des intrants avicoles ou des produits d'origine aviaire à partir de ces pays. Cette interdiction a été élargie aux pays asiatiques en 2004, à ce jour. Tout comme il n'est plus possible d'importer des oiseaux exotiques, quelle que soit leur provenance. L'apparition de la maladie, faut-il le souligner, a engendré un recul terrible de la production avicole dans notre pays. La psychose a touché tous les éleveurs dont la plupart a fini par fuir cette activité. Celle-ci reste dépendante toutefois du marché extérieur pour l'importation des poussins et de la matière première (maïs et soja importés 100% des Etats-Unis ou de l'Europe). Les problèmes qui se sont posés avec acuité, c'est que les pays traditionnellement fournisseurs de ces matières premières, soit la France et la Hongrie, ont fermé leurs frontières depuis l'apparition de la grippe aviaire. En outre, bien qu'aucun cas de grippe aviaire n'ait été révélé, la production avicole a baissé de 60%. Près de 80% des éleveurs parmi les 150.000 qui existent dans tout le territoire national ont arrêté leur activité. D'ailleurs, M.Bouzid Boukersi, président-directeur général de l'Office national des aliments du bétail (Onab), qui était récemment l'invité de notre journal, nous a révélé qu'il y a moins d'offres et la production est limitée à 10 mois. «Si ces pays n'ouvrent pas leurs frontières à partir du mois de mai, la filière avicole disparaîtra dès janvier 2007». Sans l'ouverture des frontières aux importations des intrants avicoles, notre pays risque l'importation obligatoire de la viande blanche et des oeufs. Ce qui fera augmenter encore les prix de ces deux aliments qui connaissent actuellement une flambée terrible. La vente du poulet est passée en fait par deux phases. La chute de la consommation de la volaille a entraîné, au début, une crise grave caractérisée par la quasi-faillite des éleveurs et la baisse des prix du poulet qui a été vendu à 90 DA le kilo. Les prix ont tout de suite augmenté pour atteindre les 280 DA le kilo à cause de la baisse de la production qui a enregistré des pertes estimées à 200 millions de dollars. Par ailleurs, la réouverture des frontières avec la France à l'importation des intrants avicoles, intervient, faut-il le rappeler, après les démarches engagées par le gouvernement français et notamment la visite en Algérie de Nicolas Forissier, secrétaire d'Etat à l'Agriculture, à l'Alimentation, à la Pêche et à la Ruralité, auprès du ministre de l'Agriculture, le 27 mars dernier. L'ancien ministre a rencontré le ministre de l'Agriculture, M.Saïd Barkat. Au cours de cette entrevue, il a été décidé une coopération renforcée entre les services vétérinaires des deux pays.