L'Arctic Sea, cargo russe battant pavillon maltais, piraté en juillet dernier dans les eaux suédoises et qui a passionné les médias du monde et mobilisé la communauté européenne et russe, est à Béjaïa. Ce navire de 4000 tonnes attend, en rade, de mouiller dans le port depuis qu'il est arrivé dans les eaux territoriales, lundi dernier en provenance de Malte, transportant dans ses cales une cargaison de bois finlandais destinée à trois clients algériens, apprenons-nous auprès de la direction de l'EPB, l'Entreprise portuaire de Béjaïa. Parti de Finlande le 23 juillet dernier, il était attendu à Béjaïa pour le 4 août dernier. Une grande controverse a été déclenchée autour de la cargaison de ce vraquier. L'hypothèse de pirates intéressés par une « simple » cargaison de bois, dont la valeur ne dépasserait pas 1,3 million d'euros, ne semble pas plausible pour beaucoup d'observateurs. Des soupçons ont pesé sur le fait qu'il pouvait bien s'agir d'un chargement autrement plus intéressant. Des missiles ? C'est ce qu'avait suggéré en août dernier un journal moscovite pour qui le cargo a été détourné par le Mossad israélien pour empêcher la livraison de missiles balistiques X-55 destinés à l'Iran. Pour un journal autrichien, ce sont des missiles sol-air S-300. Un autre journal russe a affirmé qu'il s'agissait d'un matériel nucléaire. Mais pour Moscou, il n'y a rien que du « bois de sciage ». L'Arctic Sea sera finalement repéré au large du Cap-Vert, après deux semaines de disparition et d'intenses recherches menées par cinq pays. Les Russes y ont envoyé plusieurs avions cargos d'une charge totale de 40 tonnes. La disproportion a sauté aux yeux des observateurs du fait qu'il n'y avait à rapatrier que 22 personnes dont 8 pirates présumés mais qui plaident leur innocence.